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Danser les ombres



En ce matin de janvier, la jeune Lucine arrive de Jacmel à Port-au-Prince pour y annoncer un décès. Très vite, dans cette ville où elle a connu les heures glorieuses et sombres des manifestations étudiantes quelques années plus tôt, elle sait qu’elle ne partira plus, qu’elle est revenue construire ici l’avenir qui l’attendait.

Hébergée dans une ancienne maison close, elle fait la connaissance d’un groupe d’amis qui se réunit chaque semaine pour de longues parties de dominos. Dans la cour sous les arbres, dans la douceur du temps tranquille, quelque chose frémit qui pourrait être le bonheur, qui donne l’envie d’aimer et d’accomplir sa vie. Mais, le lendemain, la terre qui tremble redistribue les cartes de toute existence…

Pour rendre hommage à Haïti, l’île des hommes libres, «Danser les ombres» tisse un lien entre le passé et l’instant, les ombres et les vivants, les corps et les âmes. D’une plume tendre et fervente, Laurent Gaudé trace au milieu des décombres une cartographie de la fraternité, qui seule peut sauver les hommes de la peur et les morts de l’oubli.


“À Port-au-Prince, le promeneur est sans cesse bousculé d’un sentiment à l’autre. La laideur, la violence, les détritus, le désespoir, tout cela côtoie, touche, embrasse le sourire, la grâce, la dignité. Il y a dans cette ville une tension, un rythme qui m’a fasciné parce qu’il fait écho à celui de ma phrase. Tout est sec et rapide et en même temps l’épopée et le lyrisme ne sont jamais loin. Tout va vite à Port-au-Prince. Le bruit est partout. Le chaos vous saute au visage. Mais la réalité désamorce sans cesse vos attentes et vous offre, au moment le plus inattendu, un instant de grâce. J’aime ces mariages des extrêmes. Tout est là. Tout est possible. Et puis, il y a le peuple de Port-au-Prince qui fait, chaque jour, un effort prodigieux pour vivre. Car rien n’est simple, rien n’est aisé. C’est cela que je veux faire entendre dans mon roman : le rythme de Port-au-Prince. Sa frénésie permanente.
J’ai écrit Danser les ombres pour raconter la vie courageuse, têtue, obstinée, de ces hommes et de ces femmes qui luttent chaque jour contre la dureté de la vie. Lucine, Saul et tous les amis qui fréquentent l’ancien bordel chez Fessou s’accrochent à cette idée : construire une vie animée par le désir. S’affranchir de la nécessité. Être libre et, pourquoi pas, heureux.
J’ai écrit Danser les ombres pour parler du séisme, de cette force qui vient mettre à bas la vie des hommes et les laisse démunis, nus. Mais j’ai écrit Danser les ombres, surtout, pour faire ressortir la beauté de ceux qui luttent, même petitement, même dérisoirement, ceux qui s’arcboutent pour rester debout, ceux qui continuent à croire à la fraternité et à la possibilité de l’amour.  ”

L. G.

janvier, 2015
11.50 x 21.70 cm
256 pages


ISBN : 978-2-330-03971-4
Prix indicatif : 19.80€



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Ce livre existe également en version numérique

Laurent Gaudé signe un roman envoûtant. (...) au sommet de son art.

Du sang haïtien coulerait-il dans les veines du Parisien Laurent Gaudé ? (...) Les morts se mêlent aux vivants dans un crépuscule surréaliste et magique

Marianne Payot , L'Express

Un livre fort, incarné et bouleversant, porté par une plume magique.

Marianne Grosjean, La Tribune de Genève

Un cortège funèbre beau à couper le souffle.

Muriel Steinmetz, L'Humanité

Aux portes de l'horizon funeste, l'auteur cueille ses personnages et cette ultime issue, cette marque du destin qui soumet l'humanité à son ordre, en révèle les tourments et les désirs profonds.

Fabienne Lemahieu, La Croix

La plume romanesque de Laurent Gaudé s'abreuve de nouveau de l'actualité pour épouser le genre de la tragédie, qu'il affectionne particulièrement

Frédérique Briard, Marianne

Un roman poétique et puissant.

Frédérique Briard, Métro

Roman de vie et de mort, Danser les ombres est un chant d'amour à Haïti.

Il y a quelque chose de solaire dans ce texte qui dit le refus du renoncement et le droit au bonheur.

Françoise Dargent, Le Figaro

Danser les ombres atteint des sommets de poésie et de lyrisme.

Laurent Gaudé affine son combat avec la Camarde, aiguisant contre elle son arme suprême : le désir d'amour qui donne aux hommes leur soif d'éternel.

Philippe Chevilley, Les Echos

Son récit sensuel et tragique laisse même planer les esprits vaudous pour se terminer par une marche fantomatique où morts et vivants se confondent, avant de se séparer dans la douleur.

François Lestavel, Paris-Match