Chez Sébastien Lapaque, l’amour du vin naturel, des vigneronnes et des vignerons qui le font, est au moins
autant affaire de partage que d’intime conviction. Et si l’ivresse offre une forme d’armure contre la vulgarité de l’époque, elle n’attaque jamais la mémoire, ni la précision des savoirs. Promenade, rêverie, encyclopédie, il y a dans "On aura tout bu" de l’histoire, de la géographie et des sciences naturelles, des livres, des paysages et du raisin, de la gourmandise et des copains. Une poésie et une apesanteur salvatrices. Et, sous la gouverne impitoyable de la nature, un brin de provocation, une fidélité vraie aux rebelles tranquilles. On y découvre une communauté informelle d’esprits libres qui tracent les contours d’un avenir désirable où, entre ciel et sillons, chacun se ferait une place exigeante, humble et joyeuse. C’est un programme modeste. Et fou. Surtout quand il devient possible.
septembre, 2022
11.50 x 21.70 cm
352 pages
ISBN : 978-2-330-16957-2
Prix indicatif : 22.80€
Où trouver ce livre ?
Ce livre existe également en version numérique
Cul sec. C’est comme ça que j’ai englouti les 304 pages du dernier livre de Sébastien Lapaque. Les chroniques du bernanosien franc buveur offrent un ensemble unifié où les récits de voyages bacchiques, de sommets gastronomiques et de cuites mémorables ne se lisent pas sans un certain suspense, ou au moins une urgence. Car sous ses dehors rigolards - quoiqu’il soit attentif à la poésie de l’existence, et que de l’ensemble de ses textes se dégage un climat mélancolique -, Lapaque nous entretient ici de l’essentiel : la fraternité.
Les mises en perspective de Lapaque sont instructives. Pas prétentieux pour un sou, le vinophile rappelle aussi que « dans le fond, il n’y a pas de petits vignerons. Il n’y a que des grands moments de partage entre copains ».
Sébastien Lapaque achève son livre par une morale qui est aussi un commandement : « au milieu des catastrophes et malgré la folie des hommes, il faut boire du vin. » Santé !
Ce funambule de l’écriture qui jongle si bien avec les mots et le vin, la morale et les cépages, les terroirs et les époques.
Chez Lapaque, les vers viennent aux lèvres. Alors, mêlant la déclamation à la dégustation, l’élevage des amis à la culture du vin, il propose une vraie écologie : celle de l’intelligence et du mystère.
À travers les vins, on apprend un tas d’autres choses. [...] Ça nous permet de voyager, de rire, de nous intéresser et de nous cultiver.