Corée du Nord

Au croisement de l’objet d’art et du livre d’anthropologie.

Travail photographique étonnant de vérité sur un peuple en prison.

Stéphan Gladieu nous fait ressentir l’effacement des êtres dans ce régime qui nie l’intime.

Un pari à l’allure d’exploit.

Portrait d’un pays où l’iconographie est confisquée par le pouvoir.

Étranges et fascinantes images où tout est trop propre, trop bien rangé, trop figé, mais d’où ressort pourtant l’humanité d’un peuple qui nous regarde dans les yeux.

Jouant à la fois avec les codes de la photo typique du « réalisme socialiste » et avec les sous-entendus de la culture visuelle occidentale, le photographe obtient des images étonnantes.

Le dernier pays ermite au monde pose devant l’objectif de Stéphan Gladieu…

Des nord-coréens « comme nous », étrangement familiers.

Parti à plusieurs reprises en Corée du Nord au cours des dernières années, Stéphan Gladieu a tiré de ses voyages une saisissante galerie de portraits.

Pour photographier vrai, il faut ruser, choisir par exemple comme le reporter Stéphan Gladieu le portrait-miroir, souvent cadré de pied, un langage compréhensible pour la propagande, mais permettant une douce ironie, et un rire quelque peu bouffon face à la stéréotypie des situations, et du décalage subtilement introduit dans les tableaux produits.

Une œuvre sobre et documentaire, dont la qualité tient surtout de sa vision d’ensemble.

[Stéphan Gladieu est] de retour avec un projet hors normes dans un pays hors normes.

Bien loin des clichés qui ont déjà été publiés sur le royaume de Kim Jong-un.

C’est en partie le fait de documenter ce moment charnière du pays qui rend le travail de Stéphan Gladieu si précieux.

Des images en miroir devant le magnétisme desquelles le lecteur est en droit de se demander : qui regarde qui ?

Un ouvrage remarquable sur la Corée du Nord, un pays dans lequel l’individu n’existe pas. Quand la contrainte fait merveille…

Dans son livre Corée du Nord, Stéphane Gladieu a choisi de rendre compte de la complexité de ce pays exclusivement à travers le portrait. Une gageure dans cette société où l’individu n’existe presque pas et où l’image est réservée à la glorification des pères fondateurs de la nation.