Cet ouvrage, coédité par Actes Sud et l’association Pour que l’Esprit vive, réunit d’une part les dessins de prison de l’artiste syrien Najah Albukaï, exposés à partir de mars 2021 dans la galerie Fait & Cause, et, de l’autre, en résonance avec l’émotion suscitée par ces dessins, les textes d’une vingtaine d’écrivains (Alaa el Aswany, Laurent Gaudé, Nancy Huston, Daniel Pennac…) exprimant leur solidarité face à ce que Farouk Mardam Bey appelle la “syrianisation du monde”, symbole des drames qui se multiplient aux quatre coins de la planète. Car la Syrie est progressivement devenue la métaphore de toutes les dérives, de tous les désastres humanitaires et écologiques, de la Chine à la Russie et de l’Amérique du Sud au Moyen Orient, en passant, aujourd’hui, par Beyrouth.
mars, 2021
17.00 x 24.00 cm
160 pages
ISBN : 978-2-330-14737-2
Prix indicatif : 27.00€
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Comme le conflit en Syrie qui dure depuis dix ans, Tous témoins est un livre à plusieurs dimensions. Au cœur de sa conception, le choc provoqué pas les dessins de l’artiste syrien Najah Albukai, incarcéré dans les prisons du régime de Bacha al-Assad et témoin actif du système de torture qui y est pratiqué.
On reste sans voix, sans mots, ou juste un seul, effroi.
Si ces puissants dessins témoignent de la faillite cuisante des printemps arabes, ils hurlent en silence l’indifférence au massacre du peuple syrien. C’est pour dénoncer cette «syrianisation du monde», l’abandon d’un peuple, qu’un petit collectif s’est formé autour de l’artiste et que la galerie Fait et Cause - spécialisée dans la photographie - s’engage à montrer ce travail. Un petit livre noir accompagne l’exposition avec des textes éloquents.
Ce sont des dessins qui saisissent, difficiles et importants à regarder.
Aujourd’hui réfugié en France, celui qui aura survécu à deux emprisonnements expose ses dessins, témoignages puissants des tortures perpétrées par le régime de Bachar el-Assad.
On sent l’étouffante asphyxie de la page, engorgée sous l’amoncellement figuré des corps, la dissolution à grande échelle (…). Des contributions poignantes légendent, en quelque sorte, ces œuvres nées de l’horreur.
Glaçants, sidérants, les gravures et dessins à l’encre sèche de Najah Albukai le sont en effet. Ils hurlent à leur manière (...). Grand livre d’indignation (...). Cette rage est commune aux auteurs de Tous témoins qui évoquent également d’autres drames qui en appellent à notre conscience collective, comme ceux qui se déroulent en ce moment en Amazonie ou au Nicaragua. Car la Syrie, comme l’explique Farouk Mardam-Bey qui parle aussi de « syrianisation du monde », est devenue « le symbole des drames qui se multiplient aux quatre coins de la planète, la métaphore de toutes les dérives, de tous les désastres.
Ses dessins et ses gravures constituent un témoignage poignant de l’enfer carcéral, dénonçant le régime syrien et l’indifférence du monde face au massacre de son peuple. Dans Tous Témoins, on retrouve ses œuvres associées aux contributions d’une vingtaine d’écrivains, dont Alaa el Aswany, Laurent Gaudé, ou Daniel Pennac. Ils expriment leur solidarité face à ce que Farouk Mardam-Bey appelle la "syrianisation du monde", symbole des drames qui se multiplient aux quatre coins de la planète.
Rescapé des geôles syriennes, l'artiste signe des œuvres saisissantes qui disent le calvaire des prisonniers.
Les figures de Najah Albukai peuplent le papier comme une image récurrente le fait d’un cauchemar. Impossible de trouver la distance juste pour les regarder : face à la douleur, à la déshumanisation dont elles témoignent, on se sent à la fois trop près et trop loin (...). Chaque texte révèle un rapport particulier à la Syrie et aux silhouettes, presque toutes nues, presque toutes semblables, de Najah Albukai… Tous s’inquiètent, tous alertent.
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