Sous-titre
Notes 1991-2001
1991 : le Mur de Berlin vient juste de tomber, la Hongrie change de régime : c’est la fin du monopartisme, le pays devient une démocratie parlementaire et l’Occident est désormais à portée de main. Kertész, qui avait vécu des années en exil intérieur, peut désormais voyager librement, donner librement des conférences et travailler à Berlin, notamment au Wissenschaftskollege de Berlin. Pour cet observateur obstiné de l’existence, le journal intime est un compagnon permanent, dans lequel il note et commente non seulement les événements liés à la transformation politique, mais aussi ses doutes et interrogations concernant son œuvre et sa vie privée. Accompagné d'une préface de Clara Royer, Le Spectateur est l’ultime texte du prix Nobel de littérature.
Imre Kertész est né en 1929 dans une famille juive de Budapest. Il est déporté à Auschwitz en 1944 et libéré du camp de Buchenwald en 1945. Depuis 1953, il se consacre à l’écriture et à la traduction. Ecrivain de l’ombre pendant plus de quarante ans, avant le succès en Allemagne, puis dans le monde entier, d’Etre sans destin, Imre Kertész a reçu le prix Nobel de littérature en 2002. Son oeuvre est publiée en France par Actes Sud.
novembre, 2023
11.50 x 21.70 cm
272 pages
ISBN : 978-2-330-18396-7
Prix indicatif : 22.80€
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Une force incroyable se dégage de ces pages. Pas une force « contre », mais une force « pour », un élan créatif, une volonté de croire encore que la vie est possible.
L’auteur d’Être sans destin apparaît comme une sorte de vieil homme et l’amer, intranquille, tourmenté par Dieu, la mort, l’amour, l’écriture, ses livres, ses amis, ses emmerdes. Mais son amertume est sans aigreur, dopée à la lucidité… journal magnifique.
Ce journal, c’est le résumé d’une vie qui s’apparente à un long combat héroïque, cruel. On voit un artiste tourmenté se débattre avec ses drames intimes.
Lire Le Spectateur, c’est se repaître de la vulnérabilité si puissante d’un texte qui fustige la bêtise, prise l’indépendance, se heurte à la culpabilité, mais dont le dernier mot s’avère « dignité ».
Aucune anecdote, aucune fantaisie prosaïque. Kertész ne veut surtout pas, à travers ces notes choisies, être d’une compagnie distrayante. Ce qu’il offre à son lecteur est moins hypnotisant mais beaucoup plus enrichissant que l’enregistrement familier des plaisirs et des jours.
C’est avec émotion qu’on ouvre Le Spectateur d’Imre Kertész, dernier livre publié de son vivant par le grand écrivain hongrois. À quoi le comparer ? Peut-être à une livraison inédite du Journal de Kafka. [...] Dans les notes de pensées qu’il a tenues pendant les dix années qui ont suivi la chute du communisme, l’écrivain hongrois, survivant d’Auschwitz, fait le pari de la subjectivité et de la finitude contre le rouleau compresseur de l’Histoire. Un texte lumineux.
On demeurera longtemps saisi par la puissance de ces mots.
Un magnifique hommage à son épouse Albina.