Nous sommes en Russie, la datcha de la grand-mère est toujours le refuge des familles dont parlait Tolstoï, « qui sont malheureuses chacune à sa façon ». Ici les parents ont vu disparaître l’Union soviétique et ont droit, à la place d’un avenir radieux, au capitalisme sauvage et aux attentats terroristes.
Tout commence en 1995, Jénia a onze ans, elle est en vacances chez sa grand-mère où vient aussi son cousin Ilia, qui en a treize. Cinq ans plus tard, ils boivent de l’alcool pour la première fois, se baladent à moto et sortent en boîte… Encore cinq ans et c’est le premier baiser, la certitude d’être faits l’un pour l’autre malgré tous les obstacles. Les temps ont changé, mais pas les mentalités, pas les parents. Il y a aussi Dacha, la petite sœur d’Ilia, mal-aimée par une mère à la beauté ravageuse « qui ne sait pas choisir les hommes » et qui, comme trop de femmes russes, sera victime de violences conjugales exacerbées par l’alcool.
Portrait sans fard d’une époque, paru en 2022, ce roman aux multiples nuances de noir est devenu la référence de la génération Y.
Vera Bogdanova est née en 1986 à Moscou. Autrice de plusieurs romans, traductrice et chroniqueuse littéraire, elle vit aujourd’hui entre la Russie et l’Azerbaïdjan.
septembre, 2024
13.50 x 22.30 cm
352 pages
ISBN : 978-2-330-19544-1
Prix indicatif : 23.00€
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Beau et suffocant. [...] Il n’est pas souhaitable d’en dévoiler davantage sur ce beau récit autour de la jeunesse russe : fracturé, haché, il se déploie et dévoile sa vérité entre 2005 et 2013, entre Moscou et Volgograd, et jusqu’à Vladivostok [...]. Cet éclatement, ces accélérations et ces retours sur image déconcertent, désorientent parfois, pour finalement émouvoir profondément.
Assiste-t-on à l'aube d'un nouveau roman russe ? [...] c'est Vera Bogdanova qui enflamme aujourd'hui la rentrée étrangère. [...] Avec une habileté narrative impressionnante et un style qui tranche dans le vif, Vera Bogdanova transforme peu à peu un récit d'apprentissage sulfureux en une charge impitoyable contre son pays. Hantée par ses démons, la famille Smirnov devient le catalyseur de toutes les tensions à l'œuvre dans la société russe, entre l'alcool qui s'immisce partout, la brutalité qui devient la norme et la soumission totale du corps féminin. Le roman d'une génération et, qui sait, le manifeste d'une future révolution.
Devenu la lecture de chevet de toute une génération de jeunes femmes en Russie, le second roman de Vera Bogdanova est un conte d'une noirceur infinie sur les violences patriarcales et sur la manière dont elles affectent toute la société. [...] Un roman sans espoir mais plein d'intelligence.
Sur la Russie, on lit beaucoup de choses à propos de ses dirigeants, de leurs crimes, leurs projets funestes. Dans Saison toxique pour les fœtus, l’écrivaine nous parle du pays depuis l’intérieur, et dans la sphère intime. C’est aussi l’histoire d’une génération, celle des millennials russes. [...] Tous ces souvenirs, Vera Bogdanova va les écrire. Dans Saison toxique pour les fœtus, les sacrifices, les crimes et les arrangements avec la morale sont légion : les mères mentent, les enfants répètent les erreurs de leurs parents, et même les petits garçons, emmurés par le silence, sont condamnés à se faire justice eux-mêmes.
Une plongée délicate, mais aussi pleine de rebondissements, dans les tumultueuses années 1990.
Un regard sur les violences que la société russe perpétue, mais dont les millenials commencent à s’affranchir aujourd’hui.
Sans pathos, mais d’une noirceur qui secoue, Vera Bogdanova fustige la violence systémique d’une société rongée par l’alcool, hantée par un virilisme guerrier, et qui décharge depuis trop longtemps sa haine sur les femmes.
En s’attachant au sort d’une génération postcommuniste, prisonnière d’une longue hérédité d’oppression, elle nous décrit une société violente, ravagée par l’alcool. Un constat implacable.
Le merveilleux premier roman de Vera Bogdanova [...]. La plupart des jeunes admirablement saisis par Vera Bogdanova finiront par répéter les erreurs de leurs parents et, faute d’amour, se contenter d’existences étriquées. Au-delà de leurs itinéraires, c’est l’étonnant visage d’une Russie dont ne nous parviennent que des informations sporadiques que révèle la prometteuse écrivaine [...].
Ce roman d’une terrible noirceur permet de mieux comprendre la société russe d’aujourd’hui : les racines de ses comportements sont à chercher autant dans la période soviétique que dans la dernière décennie tourmentée du XXe siècle. Dont cette description est à donner le frisson.
La Russie d’Ouest en Est, mais à la hauteur d’une petite poignée de personnages qui traversent la fin de l’ère soviétique, l’entrée résolue dans une société capitaliste où la valeur des choses et des gens se chiffre et modifie tous les rapports sociaux, où l’alcool fait des ravages dans les foyers et où le patriarcat s’exerce sous ses formes les plus archaïques.
Saison toxique pour les fœtus dit l’épuisant machisme qui gangrène la société russe (toxicité dans les relations amoureuses, violences conjugales…) et raconte l’alcoolisme élevé au rang de sport national pour fuir l’ennuyeux quotidien. Un livre triste et percutant, mais aussi un roman d’amour.
Vera Bogdanova raconte la violence subie par les femmes et pas seulement due aux coups de poings donnés si généreusement par les hommes. La famille aussi est un nid de violence : on y détruit ses membres avec application sans coup férir en les niant, en les dénigrant, en les empêchant de faire et d’être ce qu’ils souhaitent et ce qui est arrivé à Jénia le démontre bien cruellement.