
Je posai ma cigarette sur le parapet du pont et m’approchai de l’arbre. Je cueillis un fruit et je le portai à ma bouche, méfiant, comme c’est souvent le cas quand on mange un fruit poussant spontanément dans la nature. Je ne peux pas dire que sa saveur un peu âcre me plut. Il fallut que j’en mange un autre, puis encore un autre avant de comprendre : le goût du fruit du myrobolan était celui qu’ont les choses libres et sauvages, un goût austère mais doux, réconfortant même et étrangement familier.
M. M.
Marco Martella, écrivain et jardinier d’origine italienne, est membre du conseil scientifique de l’Institut européen des jardins et paysages. Depuis 2010, il dirige la revue Jardins (éditions des Pommes sauvages). Chez Actes Sud ont paru, sous son nom ou sous hétéronymes, Le Jardin perdu (2011), Jardins en temps de guerre (2014) et Fleurs (2021).
mai, 2023
10.00 x 19.00 cm
192 pages
ISBN : 978-2-330-17994-6
Prix indicatif : 20.00€
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Le plus beau, dans ce livre tendre et mélancolique, ce sont les portraits de gens rencontrés, les conversations de l’auteur avec eux, souvent autour du jardin, mais aussi de la vie, du temps qui passe.
On croise [Beckett et Violet Trefusis] dans le livre, mais aussi d’autres personnages moins connus, et tout aussi intéressants. Les portraits que leur consacre Martella sont des promenades contemplatives et mélancoliques, propres à séduire tous ceux qu’attirent comme moi les ciels gris, les champs à perte de vue, les maisons abandonnées, les fantômes du passé, les jardins disparus.
Les Fruits du myrobolan est une mosaïque de proses courtes sur la région où il a élu domicile, la Brie, avec ses champs, ses villages à l’abandon, son fantôme de Beckett.