Longtemps je n’ai rien su. Dans le corps de ferme au sol de terre battue où j’ai fait mes premiers pas et plus tard dans les petits appartements en banlieue dans lesquels j’ai grandi, j’ignorais tout de Marie-Thérèse et de toi mais par des chemins détournés vous êtes venus jusqu’à moi. Des visions me traversent. Vos vies disparues demeurent sous la forme de fragments profondément incrustés sous mon crâne. Depuis l’enfance, la nuit, j’emprunte malgré moi dans mes rêves d’interminables boyaux de mines et de tranchées. Je vais dans des bois sombres, je vois des châteaux écroulés.
F. P.
Florian Préclaire est professeur agrégé de lettres modernes, et chercheur à l’université Paris-3 Sorbonne-Nouvelle. "Le cavalier de Saumur" est son premier roman.
mars, 2023
10.00 x 19.00 cm
176 pages
ISBN : 978-2-330-17622-8
Prix indicatif : 19.00€
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En relatant l’intériorité d’un homme blessé, ce premier roman au lyrisme maîtrisé nous montre à quel point, même, surtout chez nos proches, sous le vernis de l’officiel portrait du bonheur, béent parfois les plaies d’un passé douloureux, combien parmi le brouhaha du foyer se taisent des sentiments enfouis dans la nuit.
[Un] très beau premier roman écrit à hauteur d’homme, d’amour et de guerre […]. Florian Préclaire signe le roman d’une mémoire familiale sinon retrouvée du moins réinventée.
Une force peu commune. […] Un bref roman écrit avec une sensibilité retenue, d'autant plus bouleversante. Les combattants sont des silhouettes dont la chair meurtrie devient matière concrète.
Florian Préclaire apprend ici à connaître ce grand-père héroïque et boiteux, dont il découvre peu à peu ce que Stendhal appelait « l’âme sensible ». […] Son aïeul méritait bien un tel lyrisme et puis cette traversée, au galop, de la France du siècle dernier est une très bonne leçon d’histoire. Avec palmes.
On ne saura rien des raisons de la chute sociale de cette famille, d’une génération à l’autre, ultime débâcle par-delà laquelle, le narrateur, traversé de visions, veut renouer le fil avec son grand-père cavalier. Dans une langue si maîtrisée qu’elle semble parfois corsetée, en adéquation avec le siècle militaire qu’il traverse au galop, Florian Préclaire façonne un étrange et beau premier roman qui flirte avec la mythologie. Il répond, au fond, à ce grand-père qui s’était improvisé sculpteur, pour tenter un autoportrait en centaure.
Les phrases de Florian Préclaire, agrégé de lettres à Sorbonne, sont d’ailleurs aiguisées, coupantes, courtes comme des baïonnettes... et atteignent d’ailleurs au cœur le lecteur. Car ce dialogue à distance avec un grand-père que Florian n’a manifestement pas connu, s’il se veut un galop d’essai, montre que l’écrivain tient fermement les rênes de son récit : d’un simple cahier retrouvé, il tire un roman solide.
Un premier roman attachant et séduisant […]. Le roman se présente en 70 chapitres courts, comme autant d’avancées prudentes dans le portrait progressivement esquissé d’un personnage. L’ouverture est dysphorique et d’une grande force poétique, installant d’emblée le lecteur dans cette atmosphère particulière où imaginaire et documentation alternent pour donner vie à René-Frantz.
Le roman magnifique d’une existence singulière, à la portée universelle, d’une maîtrise littéraire rare. Brillant.
Roman et long poème, Le Cavalier de Saumur est un texte superbe qui franchit les genres et se tisse à partir des souvenirs d’un grand-père qui, précisément, écrivait des poèmes et dont la vie fut romanesque. […] Florian Préclaire évite avec élégance l’écueil d’une plate biographie familiale. […] Entre les deux poètes, c’est un lien singulier et fraternel qui se noue, rassemblant deux regards sur la nature, sur l’amour d’une femme et sur la souffrance dont l’écriture cherche à traduire l’intensité.
L’épopée tourmentée de René Frantz Préclaire, militaire. Dans cet ouvrage introspectif, l’auteur retrace un itinéraire et parvient à dresser le portrait d’un homme.
Florian Préclaire décide de partir à la rencontre d’un grand-père dont, en réalité, il sait très peu de choses […] il le rejoint à travers un roman aux chapitres courts et à l’écriture affûtée qui claque sec et dru tout en s’attardant par les mots et les images aux détails les plus réalistes et éprouvants. […] A priori, cette histoire assez intime semble ne pas concerner le lecteur. Il est pourtant évident qu’elle attache par une émotion toujours perceptible, par son expressionnisme dans des faits et des horreurs qui se répercutent malheureusement très au-delà du temps évoqué et par une histoire personnelle qui en raconte beaucoup d’autres.
Son écriture a quelque chose de très sensuelle, d’assez fort, une écriture du corps qui est comme liturgique. On parle du corps comme on parle d’une église. Des images particulièrement frappantes qui donnent vraiment la mesure d’un futur grand écrivain.