Sous-titre
Terra Alta III
En vacances à Majorque, la fille de Melchor, devenue une adolescente rebelle, est retenue prisonnière dans la villa d'un magnat de la com, réputé pour fournir à ses amis une large palette de "chair fraîche". Javier Cercas disait récemment dans un entretien que "l'antidote à l'injustice, c'est la solidarité et l'amour". Il le démontre ici dans un thriller révolté qui dénonce l'intolérable impunité des puissants et interroge la valeur des héros "ordinaires".
avril, 2023
14.50 x 24.00 cm
352 pages
ISBN : 978-2-330-17630-3
Prix indicatif : 23.00€
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Javier Cercas radiographie avec férocité les maux de l’Espagne.
Dans le dernier volume de sa trilogie policière, le grand écrivain espagnol Javier Cercas aborde la violence contemporaine et loue le rôle toujours essentiel des romans.
Toujours inspiré, le romancier espagnol navigue entre la modernité – liée à #MeToo et aux prédateurs sexuels – et de multiples références à la littérature classique – de Tourgueniev à Kipling en passant par Perrault. Le Château de Barbe-Bleue prend ici la forme d’une singulière forteresse numérique.
Voilà un troisième volet qui clôt magistralement l’incursion de Javier Cercas dans le roman noir. On sera à peine surpris de tourner les pages avec frénésie dans cette affaire de prévarication au profit d’un magnat suédois ancré dans un système insulaire de viols, d’autant que l’auteur espagnol semble s’être mis au diapason du genre, en clarifiant le déroulé de son récit, en variant le rythme entre retours sur le passé, ou avancée dans la résolution de l’affaire. Il faudra s’y faire, quel que soit le genre Javier Cercas écrit tout simplement de bons romans. Chapeau l’artiste !
Un polar qui revisite l’affaire Epstein.
Quel genre littéraire semble mieux approprié que le polar pour évoquer la corruption, la haine, la vengeance, ou dénoncer les violences à l’encontre des femmes ? Avec ce Château de Barbe-Bleue, Javier Cercas, considéré dans le monde entier comme un des plus grands écrivains espagnols, boucle, dans l’antre du Minotaure, une infernale trilogie policière commencée avec Terra Alta et Indépendance.
Une enquête prétexte à dénoncer l'impunité des puissants, la corruption des politiques et des policiers et la violence à l’encontre des femmes et des filles.
Un thriller parfait qui célèbre l'héroïsme d’hommes et de femmes « ordinaires ». Un polar ? Bien plus que cela dirait Javier Cercas !
Mêlant la rage d’un père à sa révolte contre l’impunité des notables, Cercas allume un grand feu d’émotions.
Javier Cercas prend un évident plaisir à mener cette histoire trépidante. Et nul ne saurait s’étonner que l’auteur des Soldats de Salamine ou de L’imposteur, épisodiquement versé dans le polar, prenne cette affaire très au sérieux...
Cercas clôt brillamment sa trilogie policière.
L'auteur espagnol clôt avec brio la trilogie Terra Alta avec, toujours, l’inspecteur Melchor contraint ici de reprendre du service après l’enlèvement de sa fille par un Barbe-Bleue des temps modernes.
Cercas n’a cessé de dénoncer. Quelques attardés persistent à considérer le polar comme une sous-littérature. II suffit de lire Cercas pour se convaincre de l’inverse, pour mesurer à quel point ce genre donne une incroyable liberté d’invention. Cercas a su en user. Et s’apprête à revenir au roman plus traditionnel.
L’essentiel pour Cercas est de crier son indignation devant un monde qu’il juge corrompu, violent à l’égard des femmes, si inégal.
Cette fois-ci, sa fille, prénommée Cosette par ce passionné des Misérables, se tient au cœur d’une intrigue sous-tendue par l’exploration de la complexité des relations filiales, du sentiment de fierté et de la notion d’héroïsme. Le tout sur fond d’affaire de prédation sexuelle entre la Catalogne et Majorque, avec beaucoup d’autodérision de l’auteur, un art éprouvé de faire douter le lecteur et, au premier plan, la littérature, véritable protagoniste du roman.
Le Château de Barbe-Bleue est avant tout un chef-d’oeuvre d’efficacité et de suspense. Le lecteur veut connaître le dénouement au plus vite et la construction est plus linéaire, plus sage que celle d’Indépendance. Le roman enchantera l’habitué des polars.
Revisitant l’affaire Epstein, l’Espagnol Javier Cercas signe un thriller qui célèbre l’héroïsme d’hommes et de femmes qu’on croyait ordinaires.
Car Cercas, si sa phrase déroule toujours son ampleur posée, foncière, écrit avec les nerfs vibrants de l’auteur de polar que le cycle de Terra Alta a décelé et confirmé.
Quelle que soit cette noirceur, bien réelle, il faut d’abord souligner la très grande allégresse avec laquelle Cercas se soumet, encore une fois, aux lois du genre. Le Château de Barbe-Bleue est ce qu’il est convenu d’appeler un redoutable page-turner dans lequel l’auteur se met ironiquement lui-même en scène en romancier peu soucieux de la vraisemblance des aventures de son propre héros.
« Melchor Marin, c’est moi », nous dit Cercas. Sa « part maudite », pour citer Georges Bataille. Un personnage qui lui a beaucoup appris sur lui-même et qui, dans Le Château de Barbe-Bleue, l’ultime volet de sa trilogie – après Indépendance, le tome 2 –, permet encore à l’écrivain de fouiller les possibilités lumineuses, et donc vertueuses, de son double maudit.
Javier Cercas s’interroge, une fois encore, sur le statut du « héros », sur la justice et ses limites, la haine, la vengeance. Construit comme un polar, son roman est plus que cela : c’est un cri de colère, de rage, face à la violence faite aux femmes, les siennes et toutes les autres.