Valentin Cordonnier aimerait comprendre pourquoi Victor, son frère aîné, mort dans un récent accident de la route, l’a toujours tenu à l’écart. Valentin a donc entrepris Colette qui, sur son défunt époux, sur ellemême et sur leur famille, lui révèle peu à peu des choses si singulières qu’il s’empresse de les écrire pour n’en rien perdre. Il est, en particulier, fasciné par un spectre qui n’a cessé de perturber le couple et d’attiser la jalousie tardive de Colette, spectre ou ombre de Julie Devos, une jeune enseignante dont Victor était ingénument amoureux et que la guerre a envoyée dans un camp de concentration dont elle n'est pas revenue. Et puis, un jour, le hasard conduit Valentin à rencontrer Barbara. Ce témoin inattendu lui révèle le drame qui a sans doute mis un terme à la vie de Julie, qui a bouleversé celle de Victor et qui donne son titre au livre : Les déchirements. Ce roman d’Hubert Nyssen, où l’on retrouve la patte qui avait marqué La leçon d’apiculture ou Le bonheur de l’imposture, est animé par une voix narrative qui se déploie, s’élève et s’amplifie jusqu’au dénouement.
février, 2008
10.00 x 19.00 cm
320 pages
ISBN : 978-2-7427-7248-3
Prix indicatif : 20.30€
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Un roman intimiste plein de grâce et de mises en abyme troublantes, tout en “allusions et silences” (…) touche à la plus universelle des tragédies : celle “des choses qui n’ont pas eu lieu et qui plus jamais ne pourront avoir lieu”. Un livre d’une tenue impeccable.
Hubert Nyssen a écrit un roman où le tragique s’offre l’élégance de l’humour et de la retenue, où la vérité et la fiction s’étreignent sans que l’on sache la part de l’une et de l’autre, où les vibrations du désir se gardent de l’exutoire des mots ou des gestes définitifs. […] Tour cela qui fait la chair de ce livre est brassé par le regard inquisiteur et intuitif de Hubert Nyssen qui entrecoupe son récit de réflexions sur son sujet et, à travers celui-ci, sur son métier d’écrivain. En gourmet des mots, il fait jaillir des images et des couleurs qui en appellent au cinéma. En amoureux des femmes, il détaille avec une sensualité d’esthète la provocation d’un parfum, des rides au coin des yeux ou les fines bretelles d’une robe noire.
Un roman grave et mystérieux.
Le narrateur recompose à rebours les fragments de mémoire, ravivée à la lumière flamande, rythmée de mouvements mozartiens et fortifiée par de marquantes lectures. Il est vrai que l’ensemble des romans de l’écrivain-éditeur se préoccupent de mémoire comme de transmission. Puzzle aux allures d’intrigue policière éclairé par les couleurs de Van Eyck, Les Déchirements brisent par le pouvoir de l’amour les plus intimes certitudes.
Les Déchirements atteste à nouveau les magies et les ruses d’une plume et d’un imaginaire toujours aussi alertes : fine horlogerie de l’intrigue, sensualité régnante, figures de femmes aux multiples envoûtements, charme des digressions opérantes, subtilité des dialogues et des jeux sur le temps et la mémoire… Le tout servi par cette écriture proustienne vibrante d’élégance et de retentissement.
Les Déchirements, interroge les ressources et les dangers de l’écriture, si prompte à brouiller les frontières entre réalité et fiction. C’est aussi une histoire tragique, de jeunesse brisée et de vieillesse marquée par les cicatrices de la mémoire ?