Sous-titre
Portrait de l'écrivaine en jeune épouse
Alors qu’elle se remettait d’une déception amoureuse, la narratrice, prise entre ses aspirations et les attentes de ses parents, s’est quelque peu précipitée dans le mariage. L’heureux élu est un brillant universitaire, un admirable militant – l’homme idéal ?
Mais la jeune femme déchante vite, confi née dans sa maison à Mangalore, loin de sa famille, de ses amis. C’est d’abord ses habitudes que son mari entreprend de réformer : il faut qu’elle cesse de passer tant de temps sur internet, sur sa boîte mail, sur les réseaux sociaux – et puis, finalement, sur son ordinateur. Pour elle qui vit de son écriture, c’est presque un arrêt de mort. Il faut qu’elle devienne une parfaite femme du peuple, qu’elle assimile et incarne la doctrine marxiste. Et surtout, surtout, qu’elle respecte son époux et se conforme en tout point à ses désirs. Cet “endoctrinement” passe par la violence, qui emprunte toutes les ramifications possibles, plus perverses les unes que les autres.
Pour ne pas sombrer, la narratrice lutte, elle écrit dans sa tête, imaginant comment raconter son histoire, cherchant la moindre faille. Peu à peu, elle invente un stratagème afin de s’en sortir, de garder le contrôle de sa propre vie. De ne pas disparaître.
Porté par une voix puissante, ce récit de survie polymorphe, étonnamment lumineux, offre un éclairage salutaire sur les violences faites aux femmes, en Inde et dans le monde. Créant une tonalité singulière, à la fois intime et littéraire, l’auteur décortique avec rage et brio le mécanisme de défense inaltérable que constitue le rapport à la fiction.
mars, 2020
11.50 x 21.70 cm
256 pages
ISBN : 978-2-330-13399-3
Prix indicatif : 22.00€
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Le manifeste romanesque de Meena Kandasamy secoue les esprits en dénonçant la violence conjugale.
Poignante.
Au milieu des lamelles d’oignon rouge et des dosas au chutney de cacahuète qu’elle concocte, la narratrice nous invite dans les méandres de son quotidien, celui d’une femme servile à qui l’on demande de s’effacer et d’obéir. Mais aussi de sa psyché, celle d’une résistante qui essaie de s’extraire de la violence d’un homme, par le pouvoir de l’imagination.
Un écho au calvaire enduré par Meena Kandasamy elle-même, dont elle s’est ouverte dans la presse indienne, en 2012, avec un courage remarqué à une époque où #MeToo n’avait pas commencé.
Dans Quand je te frappe, Meena Kandasamy décrit la descente aux enfers que fut son mariage. Un récit douloureux et fort, sauvé par une certaine prise de distance et des bouffées d’humour.