Sous-titre
Une clochette sans battant
Tetsuo et Fujiko Niré vivent en maison de retraite depuis que, quelques années auparavant, Fujiko a commencé à développer des symptômes de la maladie d’Alzheimer. Ils ont uni leurs destins il y a plus de quarante ans, par le biais d’un mariage arrangé, ont fondé une famille et ont vécu ensemble une vie tranquille.
Quand elle se réveille ce matin-là, Fujiko ne reconnaît pas son époux. D’abord en grand désarroi, Tetsuo entreprend finalement de reconquérir celle qui le prend désormais pour un étranger auquel elle se trouverait simplement fiancée.
mai, 2021
10.00 x 19.00 cm
160 pages
ISBN : 978-2-330-15123-2
Prix indicatif : 16.50€
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Le nouveau cycle romanesque d’Aki Shimazaki se poursuit avec Sémi, disséquant cette fois-ci le puzzle mémoriel d’une femme atteinte de la maladie d’Alzheimer (...). L'étrange authenticité du discours du fou peut susciter un sentiment de vérité, nous dit Foucault. C’est cette parole détournée qu'Aki Shimazaki restitue à Fujiko, trop longtemps murée dans les exigences du couple traditionnel japonais. Ébranlée, la structure familiale révèle ses failles dans la maison de retraite où Nobuki a délaissé ses parents, rompant avec la tradition selon laquelle il devait prendre soin de leurs vieux jours.
Aki Shimazaki écrit sur l’imperfection de toute vie, et la possibilité de la supporter. S’en dégage quelque chose comme la sensation d’un temps retrouvé. Souvent, la lecture, l’observation de la nature, la pratique de la céramique ou de l’agriculture recentrent les personnages loin du tumulte de la vie moderne. Une manière de voir qui doit peut-être à la culture bouddhiste et shintoïste, et à la campagne tranquille dans laquelle la romancière a grandi.
Aki Shimazaki multiplie les visions métaphoriques, pendant qu’un séisme intime secoue ses personnages. Elle sème la délicatesse pour faire face à la catastrophe qui risque de s’abattre à tout instant sur nos vies de funambules. C’est ainsi chaque mois de mai, date d’éclosion de ses romans d’une beauté rare, rendez-vous de première importance impossible à manquer.
Avec son écriture intimiste, sobre, toute en retenue, Aki Shimazaki explore la maladie d’Alzheimer, les méandres de la vie d’un couple et la question de la paternité.
Dans ce cocon environné de nature paisible - autre bulle poétique enveloppante - les fiancés vont s’apprivoiser. Il y a une émotion retenue dans ce tâtonnement de débuts qui n’en sont pas. Une réalité de la maladie se dévoile aussi, sans angélisme ni drame. Les proches de patients Alzheimer ne reconnaîtront peut-être pas dans cette histoire l’âpreté de leur propre quotidien, mais pourront pour certains trouver une forme de respiration, voire d’inspiration, dans l’abord romanesque proposé par l’écrivaine japonaise francophone Aki Shimazaki.
Se mêlent peinture du Japon traditionnel et scènes intemporelles de la vie conjugale.
Pour ceux qui... souhaitent se plonger dans un récit intime empreint de poésie.
Avec Sémi, Aki Shimazaki évoque d'une écriture limpide mariant réalisme sensuel et poésie le temps qui passe, les aléas de la vie conjugale, la fin de vie et les mystères de l'amour, capable de surgir là où on l'attend le moins. La romancière japonaise, québécoise d'adoption et écrivant en français, poursuit ainsi son œuvre, qui, par petites touches, compose une peinture de la société japonaise, mais propose aussi une exploration, universelle, de l'âme humaine.
Choisissant, dans chacun de ses romans, de confier la narration à un seul des protagonistes, Aki Shimazaki le livre aux embâcles et aux révélations qu’elle dresse sur son chemin. Avançant dans le récit de façon concise et au temps présent, elle parvient à créer une atmosphère empreinte d’un contraste saisissant : l’évocation de la vie, presque convenue à l’extrême, telle que Tetsuo nous dit l’avoir vécue, paisible et lisse, ne résiste pas au tumulte du ciel bleu d’acier qui vient déchirer les certitudes et les non-dits d’un couple s’aimant jusqu’à la dévotion, d’une famille où désormais la filiation même se révèle source de déchirements profonds, amenés avec une minutie et une délicatesse remarquable, et un symbolisme puissant.
Toujours aussi simple, manga, ligne claire et délicat, le style d’Aki Shimazaki est d’une épure lumineuse pour décrire les sentiments qui étreignent ses personnages emprisonnés dans des traditions encore fortes, mais désuètes, tenus par les liens invisibles des coutumes. Et qui finissent enfin par voir éclore d’un drame larvé la grâce ailée d’un éphémère papillon.
En plongeant dans ce sobre récit intimiste aux émotions tout en retenue, le lecteur renoue avec bonheur avec la plume délicate et le style minimaliste de la Québécoise d’origine japonaise Aki Shimazaki.
La description de la maladie d’Alzheimer est subtile, véridique : l’auteure décrit bien l’amnésie sélective, les fabulations, les fausses reconnaissances les tâches répétitives, la conservation de la mémoire musicale. Le livre est emprunt de délicatesse de finesse, de tendresse. (…). Dans ce récit Aki Shimazaki a pu sublimer une histoire triste grâce à une ineffable poésie. C’est très touchant.
Porté par un langage sobre et poétique, rythmé par les évocations de la nature et de la musique, avec pour fil rouge le chant de la cigale (Sémi, en japonais), Sémi livre une douce réflexion sur la place des souvenirs. Une manière aussi pour Aki Shimazaki de questionner les évolutions de la société japonaise.
Oui, c’est cruel et charmant, et, comme dans le livre de nouvelles de Murakami, sans bruit, l’addiction nous vient. Les pires actes sont peints dans des couleurs pâles et élégantes, dans une langue sobre avec parfois ces mots inconnus dont on doit chercher la signification à la fin de l’ouvrage.