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Sous la lumière des vitrines



Stettler a plus de cinquante-cinq ans. Célibataire endurci, vivant seul depuis que sa mère est morte, il est le décorateur en chef du plus grand magasin de la ville, «Les Quatre Saisons». Ses vitrines, pleines de goût et de créativité, confinent souvent à l’œuvre d’art, et le succès qu’elles rencontrent a placé leur concepteur au rang de quasi-artiste. Or voilà que le vieux propriétaire meurt et que ses fils en profitent pour faire souffler un vent nouveau sur tout le magasin. Ils décident d’engager un jeune décorateur qui se chargera désormais – en alternance avec Stettler – de la mise au point des vitrines. Non pas un assistant, mais un successeur désigné, un rival, un ennemi.

Le monde de Stettler tremble sur ses fondations, au diapason d’une époque – 1968 – de remise en cause totale de la société. Lui est épouvanté de tous ces changements. Se sentant menacé, il se met à espionner son rival et fomente une vengeance. Mais que faire contre ces deux ennemis autrement plus redoutables : le temps et l’âge ?

Seule lui permet de se ressaisir la correspondance qu’il entretient avec la célèbre pianiste Lotte Zerbst, longtemps écoutée religieusement à la radio avant qu’il ne se soit décidé à lui écrire des lettres d’admiration… auxquelles elle finit par répondre. Il se prend même à espérer une rencontre.

Avec une délicatesse et un art du contrepoint remarquables, Alain Claude Sulzer éclaire, sous la lumière des vitrines d’un grand magasin, l’éternel combat des anciens et des modernes.

septembre, 2020
12.50 x 19.50 cm
256 pages

Johannes HONIGMANN

ISBN : 978-2-330-13958-2
Prix indicatif : 22.00€



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Aux lecteurs passionnés d’Au Bonheur des Dames de Zola, ce roman parlera une langue familière. Familière mais estompée, « décalée », comme un songe mélancolique et flou parle de la réalité qui l’inspire. L’énergie flamboyante de l’auteur des Rougon-Macquart se trouve ici nimbée de brume, adoucie sans doute, tout aussi cruelle certainement.

Emmanuelle Giuliani, LA CROIX

Tels les thèmes (le premier plus développé que le second) d’un mouvement de sonate ou de symphonie, les deux histoires alternent, se croisent, se mêlent, sous les doigts experts d’Alain Claude Sulzer.

Emmanuelle Giuliani, LA CROIX

On ne regarde plus les vitrines des grands magasins de la même façon après avoir lu ce roman. Il y a donc des écoles, des tendances quasi artistiques. Et même des querelles entre anciens et modernes.

Frédérique Fanchette, LIBÉRATION

Stettler est livré sans défense aux temps nouveaux. Il n’a rien à leur opposer, et « la modernité rageuse va le recracher comme un être inutile », commente Roman Bucheli dans le quotidien zurichois Neue Zürcher Zeitung. Le tour de force de Sulzer consiste  à faire pénétrer son lecteur dans la conscience de son protagoniste. « Il l’immerge dans un contexte qui lui semble familier, poursuit Bucheli, mais dans lequel il fait soudain l’expérience d’une étrangeté troublante. »

BOOKS

Placé au cœur des années 1960, Sous la lumière des vitrines n’est pas uniquement un roman sur les dérèglements amoureux. L’époque voit naître les magasins discount, sérieux concurrents des Quatre Saisons. Les lois du marché sont aussi impitoyables que celles du cœur. Emile Zola le dit dans Au bonheur des dames. Sulzer lui envoie ici un clin d’œil.

Ghania Adamo, LA LIBERTÉ

Roman à l’épilogue d’une réjouissante noirceur.

DNA

L’un des grands mérites de ce roman est d’être politique sans en avoir l’air, de décrire les changements non pas de façon fracassante mais en creux, dans une Suisse apparemment assoupie. (...) Sulzer a l’intelligence de coupler la sphère publique et la sphère privée en décrivant en parallèle les effets d’une société en mue et ceux de l’avancée de l’âge.

Pierre Deshusses, LE MONDE DES LIVRES

La fin du roman est bouleversante, violente et lucide. (...) Sulzer s’attache au détail d’une étoffe, au léger déséquilibre d’une démarche, et son talent de miniaturiste n’apaise en rien sa férocité.

Christine Ferniot, TÉLÉRAMA

La langue claire, précise, épurée, est souvent remarquable par son phrasé, comme l’a bien ressenti le traducteur, Johannes Honigmann. (...) Sulzer nous propose-t-il une version sécularisée du mystère ancien, ou du Welttheater, cette vision baroque du monde et de la vie des hommes ?

Jean-Luc Tiesset, EN ATTENDANT NADEAU