Sous-titre
Journal du Régiment Noir (1968-1971)
“J’ai perdu tant de temps, mais j’ai peut-être encore la possibilité de faire quelque chose de valable”, écrit Henry Bauchau le 22 juin 1968. A les lire aujourd’hui, ces mots peuvent étonner ou faire sourire. Il faut cependant comprendre qu’au lendemain de «La Déchirure», le doute est accablant, et la tâche écrasante. C’est bel et bien «Le Régiment noir» qui devra marquer la véritable entrée de l’auteur dans l’ampleur de sa vocation romanesque. Ce journal 1968-1971 en retrace le cheminement intérieur. Depuis Montesano (l’institut d’éducation qu’il dirige) Henry Bauchau a suivi attentivement l’effervescence du mouvement soixante-huitard, mais aussi son déclin qui engage profondément – en résonance avec le roman en cours – la relation à la fi gure paternelle. Cette période de sa vie est également marquée par l’importance qu’il accorde à la peinture (alternative éventuelle à son entreprise littéraire). Enfi n, ce journal fait place à une trentaine d’entretiens de Henry Bauchau avec son ami le généraliste et psychiatre Robert Dreyfuss – des conversations sur ses rêves, ses tableaux, ses interrogations d’artiste, dont la transcription (par l’auteur lui-même) témoigne de l’im portance qu’elles ont alors à ses yeux, et qui nous fournissent désormais un très précieux document – en quelque sorte le compte rendu de son travail post-analytique.
mars, 2011
11.50 x 21.70 cm
304 pages
ISBN : 978-2-7427-9652-6
Prix indicatif : 23.40€
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“Lourd et attristé ”, Henry Bauchau ne nous épargne rien, jour après jour, de ses doutes, l'avancée tortueuse du livre, entrecoupée de la relation de ses séances d'analyse, ses soucis de santé, la question de l'argent... Bref, sa soumission au quotidien. Pourtant, plus il écrit et plus il vit intensément. “Toute la vie de mon enfance et de ma jeunesse ne revivra plus maintenant que par mon œuvre ou elle périra complètement.”
Publiée dans un intéressant désordre chronologique, l’œuvre de diariste d'Henry Bauchau recèle toujours la même émotion retenue.
C'est auprès des autres que l'auteur puise une énergie consolatrice, dont les bienfaits font de ce journal un hymne à la camaraderie.
Ce journal qu’Henry Bauchau tint entre 1968 et 1971 nous laisse entendre la voix de l’auteur à travers la porte de l’atelier et l’on aperçoit que l’œuvre surgit d’un conflit entre la volonté de maintenir un "rapport harmonieux ou vivre est une révélation continue" et "l’impatience de créer.
Henri Bauchau livre ses réflexions sur son travail de romancier, de dramaturge et d'artiste peintre. Dialogue avec les montagnes est, en fait, un monologue sur l'urgence à se retirer d'un monde en ébullition pour enfin écrire et peindre.
Chaque page rédigée est une modeste victoire sur le quotidien, sur soi aussi. II faut une vie pour apprendre à écrire. Et Henry Bauchau est presque centenaire...