En cette matinée du 11 septembre 2001, il y a, dans la main de Keith, masqué de cendres, criblé d’éclats de verre et revenu d’entre les morts dans l’appartement de son ex-épouse, Lianne, une mallette qui ne lui appartient pas et que sa main de rescapé serre de toutes ses forces. Tandis que Keith se rapproche et s’éloigne d’une autre femme rencontrée dans l’enfer des tours, Lianne s’abandonne à l’inquiétude que lui causent l’attitude farouche de son fi ls, l’atelier d’écriture pour malades d’alzheimer dont elle a la charge, l’Homme qui Tombe, ce performeur que la police traque, la santé de sa mère qui vit depuis des années une incompréhensible liaison avec un mystérieux Européen toujours entre deux avions, entre deux univers…
Affrontant, avec les seules armes de son art, un monde en morceaux dont la représentation s’est perdue avec les attentats du 11 Septembre, Don DeLillo donne à voir les ressorts brisés de la belle machine humaine – psychisme, langage et corps impuissant confondus. Voyage au coeur de notre histoire commune, exploration magistrale des effets et des causes d’une catastrophe, ce roman fraye le chemin d’une catharsis qui autorise à regarder en face le Mal dans tous ses inévitables et fulgurants avènements.
février, 2010
11.00 x 17.60 cm
304 pages
ISBN : 978-2-7427-8839-2
Prix indicatif : 9.20€
Babel n° 1000
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L’Homme qui tombe est peut-être le meilleur roman jamais écrit sur le 11 septembre. Visuel, métaphorique, cinglant. Cérébral, certes mais bref et puissant…
Un roman a couper le souffle. La beauté du roman, au delà de l’immense maîtrise littéraire, tient au regard du romancier.
Don DeLillo, le plus grand explorateur de la modernité. Avec L’Homme qui tombe, courte et magistrale fable sur les lendemains d’une journée qui changea la face du monde, l’écrivain d’origine italienne confirme qu’il est bel et bien devenu le chroniqueur de l’Age de la terreur.
DeLillo écrit là le plus beau roman sur un événement qu’il a décrit douze ans plus tôt – prémonition d’écrivain – dans Joueurs.
Don DeLillo est devenu l’un des plus grands romanciers américains, forant les mythes de son pays avec une poésie du chaos très personnelle. Son style à la fois volatil et touffu, caustique et exalté, emmène le lecteur toujours plus loin. Absurde, insécure, joueuse, glissante, la langue de Don DeLillo est fidèle à sa légende.
Il y a dès les premières pages, quelque chose d’instantanément charnel. Un grand roman.
Le plus fort roman sur le 11 septembre et ses conséquences. La synthèse, magistrale de toute son œuvre.
Symbolique et d’une rare poésie. L’Homme qui tombe se lit comme une puissante variation sur le déclin de l’Amérique à travers les tourments d’un couple.
Dans ce texte, qui déroute au début et bouleverse ensuite, il façonne son style dans la matière même du sujet : le flottement qui s’est emparé des survivants après la catastrophe est le reflet des certitudes qui ont volé en éclats en même temps que les tours.
D’une parfaite pudeur romanesque, Don DeLillo sait embrasser dans une seule image tout le spectre du tragique, comme lorsqu’à la fin du livre le héros voit tomber d’une tour une chemise en feu, « agitant les bras comme rien dans cette vie ».