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Telluria


Après l’implosion de l’Europe, provoquée par les wahhabites et les talibans, et le démantèlement de la Russie par les séparatistes, un Nouveau Moyen Âge s’est instauré sur un territoire immense qui va de l’Atlantique à l’Oural puis au Pacifique. Les réserves de gaz et de pétrole sont épuisées et les Chinois ont débarqué sur Mars. C’est une ère de grande confusion, le Temps des Troubles. De la Russie actuelle ne subsiste que la Moscovie, orthodoxe et communiste, alors que partout ailleurs ont surgi de petits royaumes, principautés, tels les États-Unis de l’Oural, la République stalinienne socialiste soviétique (devenue un parc à thèmes pour nostalgiques du stalinisme)... et Tellurie, dans l’Altaï, dont le président est un Français.
La nature, peuplée de centaures et autres créatures horrifiques de tout poil, semble elle-même avoir perdu tout repère. L’insécurité règne partout, avec son cortège d’horreurs, de viols, de massacres… Comme dans les Temps anciens, l’énergie de chacun pourrait se mobiliser dans une quête du Graal, de l’Absolu. Au lieu de cela, tous se dirigent vers la république de Tellurie pour y acquérir le tellure, ce métal plus fort que toutes les drogues car il est capable de procurer le Bonheur.
Puisant le grotesque à la source de Rabelais, Swift et Gogol, jouant de tous les registres langagiers, s’inscrivant enfin dans la tradition illustrée par le Nous de Zamiatine et le 1984 d’Orwell, Vladimir Sorokine développe une fantasy allégorique sur l’avenir de l’Europe et de la Russie. Roman d’avertissement, Telluria trace les effroyables contours d’un futur annoncé.

février, 2017
14.50 x 24.00 cm
352 pages

Anne COLDEFY-FAUCARD

ISBN : 978-2-330-07314-5
Prix indicatif : 22.50€



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Ce livre existe également en version numérique

Les utopies sont mortes, vive la dystopie grinçante !

Sorokine n’a pas toujours eu l’heur de plaire à Poutine, tant sa prose acide mêle le grotesque au désespéré.

Un récit accrocheur, éparpillé façon puzzle, qui fait froid dans le dos.

Marie Chaudey, La Vie

La force et l’intérêt de Telluria découlent de l’approche phénoménologique de l’anticipation. A l’instar d’un George Orwell, d’un Philip K. Dick ou d’un Dan Simmons, la puissance créatrice d’un Sorokine réside dans sa projection dans un futur crédible des affres de notre présent où démocraties, humanisme, Etats-nations et instances supranationales vacillent chaque année un peu plus sur leur fondation. De fait, quatre ans après avoir été écrit, Telluria semble déjà d’actualité…

Alain Lorfèvre, La Libre Belgique

Pas vraiment d'histoire dans Telluria donc, plutôt une balade dans l'Europe future sous forme de vignettes de quelques pages à chaque fois. Des flashes qui fascinent, effraient, émerveillent, émeuvent.

Un kaléidoscope de situations et d'écritures. C'est fascinant et passionnant.

Du conte à la farce en passant par le dialogue ou l'incantation, Sorokine promène le lecteur des micro-Etats néo-communistes aux utopies démocratiques, des théocraties fanatiques aux ploutocraties les plus éhontées.

C'est bon, très bon, excellent même. Entre roller-coaster sanglant, allégorie rabelaisienne, et grand-guignol, Sorokine procède à une convaincante carnavalisation de l'avenir sinistre de la civilisation occidentale.

Gromovar, Blog Quoi de neuf sur ma pile

On retrouve dans Telluria ce qu’on appréciait chez Vladimir Sorokine (…), la combinaison entre un sens terrifiant de l’anticipation politique et une recherche de ce qui dans le futur pourrait faire de l’homme un être nouveau. Dans les pages de Sorokine coule une veine dont on peut chercher des influences chez Zamiatine, Orwell ou Huxley, mais qui est avant tout personnelle. L’auteur, plus que ses devanciers, ajoute à ses inventions une attention à la puissance du texte, un sens de l’adéquation entre la composition du livre et le  monde qu’il évoque qui avait déjà ébahi les lecteurs de Roman. Telluria le confirme, Vladimir Sorokine fait partie des très grands.

Alain Nicolas, Humanité

Sous couvert d’allégorie fantastico-délirante, Telluria est un roman éminemment politique, qui questionne les rouages du système et les idéologies, les fantasmes de pouvoir, qui continuent à alimenter le désir de conquête.

Cathy Garcia, La cause littéraire

Vaste, foisonnant, inventif. Stylistiquement on est sur du Rabelais feat Final Fantasy feat Trainspotting feat Boulgakov feat le film Krull feat re-Rabelais. Résolument baroque, débordant de trouvailles grandes et petites. A conseiller aux lecteurs avertis donc, mais sa publication confirme la volonté de la collection Exofictions (où l’on avait déjà pu découvrir l’excellent Zombie nostalgie) de mettre en avant les ovnis de la littérature SF contemporaine et ça, ça vaut son pesant de tellure.

Alexis Hotton, Le Suricate

On peut féliciter la traductrice.

Laurent Bourdelas, RCF Limousin

Avec Telluria, Vladimir Sorokine démontre une fois de plus sa capacité rare à pratiquer, mélangeant force brute et finesse, l’intégration de registres réputés fortement disjoints, voire d’ordinaire mutuellement exclusifs. Ce roman-ci se place avant tout, et résolument, sous le triple signe de la farce rabelaisienne familière de l’auteur (…), de la poésie russe classique et moderne qui irrigue le texte jusque dans les lieux les plus improbables (…) et de la science-fiction cyber-punk machinée par William Gibson ou Bruce Sterling, dont on sait par ailleurs qu’elle est familière à Vladimir Sorokine, mais bien entendu soigneusement revue, corrigée, rétro-activée et génétiquement altérée. Poussant plus que jamais la satire toutes cibles (…) et l’inventivité débridée dans des directions encore inexplorées, Vladimir Sorokine réalise ici une œuvre d’une richesse et d’une plénitude qu’il n’avait sans doute encore jamais atteintes, trouvant même la justesse du ton foisonnant dans la forme de mosaïque adoptée pour le récit, déroutante d’abord, mais dont les difficultés d’ajustement des carreaux, leurs chocs et leurs entrechocs, traduisent dans la perception même de la lectrice ou du lecteur la violence de cet univers imaginaire carnavalesque — et pourtant si joyeusement et désespérément proche — dans lequel chacun poursuit avec avidité ses propres rêves et chimères, au mépris le plus total des autres, ou presque.

Hugues Robert, Charybde 27

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