La vie sourit à Frank van Luijn, du moins de son point de vue : à bientôt quarante ans, séduisant, séducteur, célibataire endurci, sans soucis d’argent, il a tout pour être heureux. Ou presque : las de tant de liaisons éphémères, il est à la recherche d’une relation durable. Cette fois, il s’inscrit sur un site de rencontres, un de ces réseaux “d’élite” réservés aux personnes ayant fait des études supérieures. Vite déçu, il est sur le point de renoncer lorsqu’il s’arrête sur le regard profond, le visage lumineux d’une jeune femme, d’autant que l’autoportrait qu’elle a posté sur ce site est exempt des lieux communs d’usage.
De fait, la personnalité de Jessica, mélange de réserve et de spontanéité désarmante, attire, attache et captive Frank immédiatement. Dès les premiers instants d’intimité du couple, elle révèle néanmoins une fragilité, une fêlure. Frank l’homme à femmes se fait fort de la désinhiber, mais découvre avec étonnement que Jessica reste de marbre ou simule entre ses bras. Et lui, où est passé son désir ?
Et où est le bonheur ? Frank ne peut concevoir d’amour sans érotisme : il veut rompre au plus vite. Comment faire pour ne pas briser Jessica ? Cet homme pour qui tout est toujours sous contrôle fait de leur relation un étrange compte à rebours ; mais qu’a-t-il compris de Jessica, de leur histoire, et de lui-même ?
Critique des mœurs amoureuses à l’ère digitale, de la primauté de l’apparence et de l’obsession du corps, ce livre d’une précision tranchante est aussi une interrogation douloureuse, classique mais indépassable : est-il possible à l’amant de connaître l’objet de son amour?
avril, 2018
11.50 x 21.70 cm
192 pages
ISBN : 978-2-330-09735-6
Prix indicatif : 19.80€
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Avec Compassion, Stephan Enter signe un roman, aussi lancinant que glaçant, sur ce qui rapproche et sépare un homme et une femme.
Une superbe tentative de définir ce qui constitue l’amour et interroge l’intimité !
Stephan Enter éclaire ici la puissance des mécanismes de formatage mental. Ainsi que le poids des codes dans tous les domaines […]. L’homme qui s’enorgueillit de son ouverture d’esprit se révèle être le pire des esclaves : celui qui s’ignore. Et un problème à première vue futile en laisse entrevoir un autre, bien plus grave : que signifie être libre dans la société normée d’aujourd’hui ?
Resserré sur ses personnages, ce roman bref maquille sa tristesse désabusée sous une écriture rapide, légère, directe, sans afféteries. Envoûtant.