Roman pré-apocalyptique, inquiétant et poétique, du délitement d’un monde envahi par nos déchets, par la saleté et la pollution liées à la surconsommation après qu’un étrange fléau s’est abattu sur une ville portuaire condamnée au confinement de ses habitants. Se nourrir devient alors un défi quotidien, et pour survivre, il faut consommer la « crasse rose », cette pâte fabriquée à partir des déchets d’animaux. Réflexion sur notre mode de vie suicidaire mêlée à une sorte de fascination morbide face à l’esthétique étrange des cataclysmes.
avril, 2023
13.50 x 21.50 cm
272 pages
ISBN : 978-2-330-17767-6
Prix indicatif : 23.00€
Où trouver ce livre ?
Ce livre existe également en version numérique
Une dystopie fantastique et poétique d’autant plus puissante qu’elle fait écho à une réalité qui a violemment percuté nos vies. […] Avec sa prose puissante et son exploration clinique des affres de la condition humaine qui convoquent La Peste d’Albert Camus, avec son esthétique de la destruction qui rappelle l’œuvre de J.G Ballard, avec sa réflexion écologique et politique qui nous replonge dans Soleil vert, Crasse rose est une œuvre vénéneuse, le chant mélancolique de l’irrémédiable désolation du monde.
Ce roman est celui de la déliquescence des êtres et de leur environnement. Son rythme est forcément lancinant, pourtant l’on reste suspendu à cette extraordinaire chronique d’un monde pourrissant. Fernanda Trias revisite ici avec tact et intelligence la thématique du récit apocalyptique, loin du survivalisme héroïque mais dans l’intensité des émotions et la maturation d’un choix à venir. […] Un livre fascinant, qui serait presque une réflexion futuriste – visionnaire ? – de l’ennui, au sens pascalien du terme.
Crasse rose, aussi intimiste et troublant soit-il, restitue avec une acuité assez remarquable la lenteur de la fin, l’absence de grand évènement qui met brutalement un terme à tout, l’incrédulité de ceux qui y font face. […] Troublant à souhait, Crasse rose fusionne catastrophe écologique et épidémie mortelle pour se recentrer sur l’intime de ceux qui restent piégé dans la nasse. Fernanda Trías offre une apocalypse à la fois atypique et visionnaire dans laquelle l’ultime question serait d’avancer ou disparaître pour de bon.
Crasse rose, qualité de plus haut prix, persiste ineffaçablement sur la plaque sensible de l’esprit, une fois l’attention pourtant rendue au ronronnant quotidien […] Crasse rose est une rêverie physique (comme on dit « science physique ») sur la matière, un enchantement noir pour le bachelardien à moitié assoupi en tout lecteur. C’est là la personnalité et la durable puissance du livre.
Ce qu'il y a souvent de fascinant ici comme dans les meilleurs récits (post-)apocalyptiques, c'est la façon dont est croquée une société tentant bon gré mal gré de s'adapter aux catastrophes qui lui tombent dessus […] Un récit intense.
Un récit sombre, troublant et prémonitoire.
Une dystopie poétique et métaphysique. […] Crasse rose se lit comme une expérience labyrinthique où une femme traverse la ville comme elle retraverse un passé aux contours parfois flous. […] Expérience de lecture troublante, Crasse rose puise au post-apocalyptique pour transcender le paysage extérieur et mettre son personnage dos au mur.
Fernanda Trias imagine une ville portuaire rongée par une pollution acide, où de brusques rafales de « vent rouge » transforment les habitants en écorchés vifs.
Changement climatique avec ses conséquences, épidémie et les enfermements qui vont avec, restrictions alimentaires provoquées par les deux phénomènes, tomates hydroponiques, dont le seul mérite est d’évoquer une tomate, Fernanda Trías nous fait partager la vie écrasée de cette jeune femme qui garde encore suffisamment de vitalité pour ne pas piétiner sur place et se laisser enfoncer dans les sables mouvants qui la cernent.
Dans une dystopie énigmatique, moins écologique que littéraire, écrite avant la pandémie, Fernanda Trias imagine un monde affligé par les fléaux de l’ère moderne. […] Crasse rose s’impose comme un roman troublant, sans début ni fin mais comme figé dans le temps, dans cette pâte molle et inconsistante de la fange dont il porte le nom.
Une réflexion sur notre monde aux modes de vie suicidaires.