Sous-titre
Histoire de Razan Zaitouneh, avocate syrienne
Avocate, militante des droits de l’homme, fi gure de la dissidence syrienne, Razan Zaitouneh s’appliquait à docu-menter les crimes commis dans son pays par le régime mais aussi par les groupes intégristes, à recueillir la parole de ceux qui avaient survécu à la torture et à l’enfermement – quand, en décembre 2013, elle fut enlevée avec trois de ses compagnons de lutte. Depuis lors, on est sans nouvelles. De l’ardeur reconstitue son portrait, recompose le puzzle éclaté de la révolution en Syrie, et du °crime permanent? qu’est devenu ce pays.
En découvrant son combat et son sort, Justine Augier, qui a elle-même mis à distance ses premiers élans huma-nitaires, est saisie par la résonance que cet engagement aussi total qu’épris de nuances trouve dans ses propres questionnements. Récit d’une enquête et d’une obsession intime, partage d’un vertige, son livre est le lieu de cette rencontre, dans la brûlure de l’absence de Razan.
Plongée dans l’histoire au présent, De l’ardeur nous donne un accès précieux à cette réalité insaisissable dans son assassine absurdité, et si violemment parallèle à notre confort occidental peu à peu menacé. Et ce, dans un respect absolu de la dignité du langage, dans la lucidité d’une impuissance certaine et néanmoins étrangère à toute red-dition.
septembre, 2017
11.50 x 21.70 cm
320 pages
ISBN : 978-2-330-08203-1
Prix indicatif : 21.80€
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Un récit grave et passionné. On découvre une figure d'un courage et d’une droiture qui laissent pantois dans un contexte dantesque. De l'ardeur rejoint ainsi en bibliothèque les ouvrages incontournables de Yassin al-Haj Saleh, Moustafa Khalifé ou Samar Yazbek.
La réussite du livre de Justine Augier est de nous plonger dans cette âme livrée à l’idée folle d’une mémoire totale des crimes, vertige que connaissent les témoins et héritiers d’un génocide. De l’ardeur dit ce que peut devenir l’âme et le corps d’un être livré corps et âme à sa propre croyance en la justice, à sa légitimité folle.
Sans mièvrerie ni complaisance, ce portait hors norme donne à comprendre une femme qui a beaucoup à dire sur l'héroïsme. Non, ce n'est pas un gros mot.
Dessinant peu à peu la figure de cette femme indomptable, elle nous introduit au coeur d'un chaos qui laisse le monde libre médusé. Peut-être est-ce dans la vision de ce chaos que réside le meilleur du livre, sa véritable dimension littéraire. Comme si la figure de Razan incarnait la petite flamme tenace, ultime démenti devant Ie cynisme et la sauvagerie.
Une remarquable et bouleversante enquête.
Un récit dense et vibrant, presque une supplique que le lecteur pourra relayer afin que ce visage si formidablement vivant reste dans tous les esprits.
Un livre nécessaire.
C’est un livre écrit comme on tire à la carabine… Pas pour tuer mais pour que la vie se maintienne. Un récit intense, qui analyse, imagine, s’obstine, s’interroge, choque autant qu’il instruit sur la mosaïque en feu qu’est devenue la région qui avait vu s’élever le miracle de Palmyre sur les dunes du désert.
Quelle place peut avoir la littérature lorsque le réel dont elle s’inspire charrie des enjeux aussi cruciaux ? En être digne et lui rendre justice, et c’est ce que réussit ce tombeau pour la révolution syrienne qu’est De l’ardeur.
Le portrait composé par Justine Augier à partir d’une longue enquête, est en même temps l’analyse d’un système politique atroce, fondé sur la manipulation, la terreur et l’opacité.
De l’ardeur est un livre d'une grande beauté et d’une grande actualité.
Rien, jamais, ne l'arrêta dans son devoir de vérité, de justice, de mémoire. Pour autant, De l'ardeur n'est pas une pompeuse hagiographie. Avec De l'ardeur, Justine Augier signe le livre le plus fort, loyal et nécessaire de la rentrée.
Au-delà du portrait, c'est la Syrie qui surgit, avant et pendant la révolution, à travers les voix des uns et des autres, qu'elle tisse comme la toile trouée, nécessairement trouée, d'une guerre inimaginable.
De l’ardeur, mais aussi de l’audace et du labeur, il en a fallu à Justine Augier pour retracer le parcours d’une icône de la révolution syrienne qu’elle découvre après la disparition forcée de l’une et de l’autre.
Elle partage avec passion et émotion sa découverte des figures, des martyrs et des évènements qui ont marqué la tragédie syrienne. Une lecture édifiante pour le lecteur peu familier du conflit qui dure depuis sept ans, autant qu’un rafraichissement de mémoire douloureux pour ceux qui ont vécu ou suivi les étapes d’une révolution confisquée, oubliée, trahie.
Colossal travail d’enquête et de documentation
Un texte bouleversant
Le beau livre, fragile et scrupuleux, que la vie, les combats et la disparition de Razan Zaïtouneh ont dicté à Justine Augier met au jour la figure d'une jeune femme que seuls connaissaient à ce jour les observateurs attentifs de la situation syrienne On a beau chercher, dans sa mémoire de lecteur, les grands modèles qui auraient pu inspirer à l’écrivaine cet exercice, on ne trouve pas vraiment.
Déroulant la chronologie des années 70 à nos jours, éclairant la complexité des forces en présence - dictature et armée régulière groupes rebelles notamment djihadistes, activistes pacifistes et intellectuels -, s'attardant sur les ressorts de la logique totalitaire du pouvoir syrien et du système carcéral proprement infernal sur lequel repose sa pérennité, Justine Augier ne perd pourtant jamais de vue Razan Zaïtouneh. Au contraire, elle s'en approche, cherche comme à tâtons la juste distance, sans renier l’empathie et même la tendresse qu’elle ressent, mais se méfiant de la tentation hagiographique.
Le portrait fascinant d’une avocate syrienne, Razan Zaitouneh, enlevée il y a plus de trois ans pour avoir enquêté sur les violations des droits de l’homme dans son pays.
Justine Auger livre un portrait captivant d’une femme à la « trajectoire libre », en évitant un écueil : la commisération emphatique.
Entre Asli Erdogan et Emmanuel Carrère, un livre important, juste et courageux