"Double V" raconte ce voyage de la vie à côté d’une soeur. Vanessa Bell et Virginia Woolf. Laura et sa cadette. Une dualité faite de rivalité, de refoulement, de possessivité. D’amour fou.
« COMME ENTRE VANESSA ET VIRGINIA, ma sœur et moi avons très tôt divisé le monde en deux règnes : les livres pour moi, le dessin pour elle. Des territoires en forme de chasses gardées pour ne pas se marcher sur les pieds. Une géographie des places où s’ancre toute mon écriture.
Je suis une aînée, c’est peut-être la première chose que je dirais si je devais me présenter. Ma cadette demeure centrale dans mon existence. Elle est ma relation la plus intime, la plus durable. Celle qui survit à mes parents ; celle qui était là avant mes amants, mon mari, mes enfants. Celle dont les éclats de rire ou les larmes excluent le reste du monde. Celle qui suscite mon inquiétude dès qu’elle s’éloigne, ma jalousie. Mes colères les plus sourdes. Des fardeaux hérités de l’enfance, ce pays où l’on a grandi ensemble.
C’est ce voyage de la vie à côté d’une autre que je raconte dans Double V. J’en explore les méandres, les possibles et les incapacités. Cette volonté de rester unies tout en luttant pour son individualité. Une dualité faite de rivalité, de refoulement, de possessivité. D’amour fou.
Les couples de sœurs m’apparaissent les plus beaux, les plus complexes. J’en collectionne les histoires. Entre Simone et Hélène de Beauvoir, Nadia et Lili Boulanger, les sœurs Brontë, j’ai rencontré Vanessa Bell. Un paysage caché derrière la célébrité de Virginia Woolf. Une île inconnue qui, à mesure que je l’explorais, jetait des ponts vers mes propres secrets de sœur. De mère. De fille violée.
Vanessa peignait les contours de son corps quand Virginia les écrivait ; l’art était leur remède commun pour exister : voilà ce que je veux montrer. Cette fécondité entre deux femmes.
Il n’y a personne à tirer de l’oubli, rien à réparer.”
L. U.
janvier, 2023
11.50 x 21.70 cm
208 pages
ISBN : 978-2-330-17424-8
Prix indicatif : 20.00€
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Un enchantement, à l’image de son style. Et l’on se surprend à souligner des phrases, ce qui est toujours bon signe. Ici, les sensations sont chopées au vol, les images poétiques éblouissent […] la romancière nous envoûte, pimentant ce récit subjectif d’une touche d’humour […]. Une merveille.
Roman de la sororité, Double V semble s’inscrire dans le droit fil du récit autobiographique Instants de vie. II fallait oser raconter Virginia Woolf par le prisme de Vanessa Bell, la romancière l’a fait avec autant d’audace que de poésie, et signe un beau roman woolfien.
Un récit intense. À la fois émouvant, brillant et superbement bien écrit.
D'une écriture limpide et délicate, Laura Ulonati explore cette sororité mythique, leurs caractères si différents, l’amour fraternel toujours ambigu avec ses mille aspérités, les drames de l’enfance qui sont tus, les solitudes, les jalousies et les élans du cœur. Pour ce troisième roman, l'auteure brouille les frontières entre récit, biographie et autobiographie, livrant un texte poétique d'une grande puissance.
Le portrait vif et poignant d’une femme de l’ombre qui ne se résout pas à son éclipse, voilà ce que brosse Laura Ulonati, dont la narration, qui plus est, se permet toutes les audaces : explorer crûment la part la plus trouble, quasi-incestueuse, de la relation Vanessa/Virginia ; intercaler des scènes autofictionnelles avec sa propre sœur. Comme un florilège des puissances et toxicités potentielles que recèlent les liens sororaux.
Vous serez rapidement captivée par les liens torturés qui unissent les deux sœurs...
Une plongée romanesque aux sources de la relation entre les deux sœurs […]. Et de remonter – bibliographie à l’appui – le fil d'une relation nourrie par la rivalité. Qu’elle soit artistique, amoureuse ou maternelle.
Un roman sur la sororité, la vraie, écrit dans une langue subtile et propice à la nostalgie. Un roman aussi sur le don : « On ne sait pas pourquoi ça naît, pourquoi certains y ont droit et d'autres pas. Pourquoi je suis lente dans l'existence quand ma sœur est vive de couleurs ? […] », constate ainsi Vanessa. Implacable.
[Laura Ulonati] évoque, d’un souffle lyrique puissant, deux personnalités inspirantes et aborde le sujet intemporel de la difficulté d’être sœurs. Fascinant.
Dans Double V, la romancière ayant grandi à Nice se penche sur la relation complexe entre la peintre Vanessa Bell et sa sœur, l’écrivaine Virginia Woolf. Tout en posant un regard sur la rivalité féminine et ses propres liens avec sa cadette.
Un récit à la prose hypnotique sur la grande oubliée des biographies de Virginia Woolf : sa sœur Vanessa […]. L’autrice, dont la prose singulière et envoûtante se lit comme un poème, s’inspire de sa propre expérience de la sororité pour narrer cet amour tout particulier qui foudroie les deux femmes, jusqu’au décès de Woolf. Cette fresque est d’une beauté foudroyante, elle aussi.
Deux portraits brûlants d’intensité, entre admiration réciproque, jalousies féroces et amours fébriles. Une relation qui ne cesse d’osciller entre l’amour et la haine, jusqu’à la mort.
Fascinante réflexion sur la sororité et l’émancipation féminine par l’art. […] Alliant habilement le biographique au romanesque, unissant avec fluidité les voix du passé à celles du présent, Laura Ulonati offre une lecture intéressante de l’œuvre de la célèbre écrivaine à travers les tableaux de l’artiste méconnue.
Complices et concurrentes, les sœurs sont décrites avec la rudesse de la jalousie […]. Au-delà du combat, reste cet attachement qui lie les sœurs entre elles, jusque dans les épreuves les plus souterraines.
Par des voix plurielles, la romancière construit un mystérieux parallèle entre le lien lumineux qui l'unit à sa sœur et la relation orageuse que partagent Virginia Woolf et son aînée Vanessa Bell. […] L'écart entre leurs destinées éloigne Vanessa, la condamne à l'effacement, au second rôle. C'est depuis cette place que Laura Ulonati écrit, celle de l'oubliée, pourtant née en premier, celle de l'incandescente à qui l'on interdit de brûler.
Dans un roman, Double V, où le récit alterne avec le monologue intérieur, Laura Ulonati retrace les destins croisés des sœurs Stephen plus connues sous le nom de Vanessa Bell et Virginia Woolf. [...] [Une] prose poétique, pleine d’assonances.
Elle va en profondeur, dans la substance des relations, j’ai été très séduit par ça. […] Elle mobilise des mots, tous les mots, elle ose des choses. J’ai beaucoup aimé ce livre car il s’enfouit, il plonge dans la relation, c’est un livre de mots.
À chaque page, j’ai eu le sentiment de devenir témoin de cette fraternité tant est décrit avec précision leur amour-passion, amour-poison. […] L’œil a aussi été happé par cette quatrième de couverture que je trouve à la fois poétique et hypnotique.
Ni une honorable carrière de peintre décoratrice, ni les amours multiples et déjantées, ni même la maternité, « chaleur née du ventre », n’apaiseront en Vanessa Bell cette morsure de jalousie et d’amour fou. […] Un récit sous tensions servi par une écriture touchée par la grâce.
Les deux sœurs sont naturellement inséparables mais aussi inconciliables. Toutes les deux éprises de création. Il y a l’enfance, il y a la vie d’adultes dans le cercle artistique des années 1930 et tous ses excès. Comment survivre quand on est que l’autre, la sœur de la grande Virginia ?
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