Guido di Pietro (vers 1400-1455), ou Fra Giovanni dans l’ordre mendiant des dominicains, est connu en France sous le nom de Fra Angelico, et en Italie, sous celui de Beato Angelico. Peintre au “talent rare et parfait”, selon Vasari, il participa pleinement à la révolution artistique et culturelle que connut Florence au début du XVe siècle, et répondit à des commandes à Orvieto, Cortone, Padoue et Rome.
Cosme de Médicis lui confia la décoration des salles et des cellules de dominicains du couvent San Marco. Dans un style plus simple que dans ses autres œuvres, il y développa une narration affranchie des détails matériels et respectueuse du message évangélique, dans laquelle les visages traduisent une sérénité presque joyeuse.
Au style de ses prédécesseurs toscans, Lorenzetti et Martini, qui s’attachaient, eux, à représenter la vie quotidienne, il préféra une peinture plus didactique dans laquelle la lumière et l’éclat des ors n’ont de valeur que spirituelle. Il resta fidèle aux canons du gothique international, mais sut y associer les nouveautés stylistiques et l’esprit des maîtres de la Renaissance florentine, comme son contemporain Uccello, et initia le courant des peintres dits « de la lumière » en recourant aux bleus, aux verts et aux rouges éclatants se détachant sur fond d’or. Son savant traitement des ombres et de la lumière influença les autres « maîtres de la lumière » que furent Filippo Lippi, Piero della Francesca ou Benozzo Gozzoli, son élève.
On doit à Fra Angelico des œuvres magistrales, notamment des miniatures, des retables, des fresques (couvent San Marco de Florence, chapelle Nicoline au Vatican), le «Calvaire» et le «Couronnement de la Vierge» du Musée du Louvre, plusieurs exceptionnelles «Annonciations» (dont celles du Prado, du musée diocésain de Cortone, du couvent San Marco)…
Ce panorama complet de tout l’œuvre de Fra Angelico est présenté par Timothy Verdon sous un double point de vue : celui de l’éminent historien de l’art et celui du théologien. Son étude comparative n’élude donc rien des textes sacrés, de leur interprétation artistique, du contexte religieux de l’époque, et leur confrontation avec la vie et la démarche créatrice du maître se révèle des plus convaincantes.
octobre, 2015
28.00 x 33.00 cm
386 pages
ISBN : 978-2-330-05589-9
Prix indicatif : 140.00€
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Déchiffrer la peinture [de Fra Angelico] suppose donc de maîtriser aussi bien le vocabulaire révolutionnaire du Quattrocento florentin que la spiritualité dominicaine. Timothy Verdon, directeur du Musée de l'œuvre de la cathédrale de Florence, relève le défi dans cet ouvrage superbe. D'emblée, il montre comment Fra Angelico cherche à traduire l'infigurable, par la lumière, des perspectives discordantes, ou le dessin abstrait des marbres.
Les anges font partie des incontournables de Noël et ils tiennent la vedette dans l’œuvre mystique et ultrasensible de Fra Angelico, frère dominicain et artiste phare du Quattrocento qui doit son nom à ces créatures célestes. Le peintre se révèle aujourd’hui à la lumière d une nouvelle monographie à l’iconographie éblouissante un cadeau en or.
Mise en scène liturgique, théâtralité, science de l’éclairage d’une lumière mystique, perspectives étudiées afin de bien marquer la différence entre l’apparence et la substance, intensité des émotions : la richesse d’analyse de Timothy Verdon est une célébration vivifiante de l’œuvre complète du plus grand peintre du XVe siècle. Eblouissant.
Directeur du musée de l'Œuvre de la cathédrale de Florence, à la fois théologien et historien de l'art, Timothy Verdon était bien placé pour donner, en ce magnifique Fra Angelico une vue synthétique à la fois des miniatures, des retables, des fresques (couvent San Marco, chapelle Nicoline du Vatican), des diverses Annonciations, du Calvaire ou du Couronnement de la Vierge (Louvre).