Un adolescent français, fragilisé par une enfance vécue au rythme des mutations professionnelles de son père, développe peu à peu de graves problèmes de communication. A dix-sept ans, Frédéric a perdu le sens de la phrase, seuls les mots lui parviennent, séparément.
Après Paris, Oslo et Berlin, c’est en Israël qu’il doit suivre aujourd’hui sa famille. Comme chaque destination inconnue, Tel-Aviv s’impose tout d’abord à lui comme un espace angoissant – qu’il faudra apprivoiser. Mais lorsque Frédéric découvre que l’hébreu est illisible non seulement pour lui mais pour tous les étrangers, que cette langue se lit dans l’autre sens, et que son apprentissage pourrait augurer d’un véritable recommencement, ce pays réveille en lui l’espoir de trouver une place dans le monde. Rassuré, il part muni d’un dictaphone à la rencontre des habitants de Tel-Aviv, pour les interroger sur leur histoire et leur relation à cet Etat fait de contradictions et d’espérances.
Considérant plus que jamais le territoire comme le fondement de toute identité, Frédéric donne à ce pays choisi par tant d’individualités et de trajectoires conjuguées une résonance extraordinaire.
[RENTRÉE FRANÇAISE 2011]
août, 2011
11.50 x 21.70 cm
240 pages
ISBN : 978-2-7427-9943-5
Prix indicatif : 18.80€
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J’apprends l’hébreu, sixième roman de Denis Lachaud, nous entraîne dans une utopie : celle d’une nouvelle vie possible dans un pays neuf ; celle de la reconstruction de l’homme brisé ; celle d’une langue antique réactualisée, autour de laquelle une communauté s’organise en fédération. (…) Frédéric y croit, et le lecteur avec lui. Optimiste, il ne veut pas vivre dans la peur « les yeux dans les coins, le regard en essuie-glace », il sait depuis Berlin que les murs peuvent tomber.
Avec ce roman et après J’apprends l’allemand, Denis Lachaud poursuit sa réflexion sur le langage, et sur son rapport à l’identité. A travers le personnage angoissé de Frédéric, qui trouve en Théodor Herzl un ami imaginaire qu’il tient par la main, c’est aussi l’histoire tourmentée d’Israël que Denis Lachaud décrit. Une définition poétique de la notion de territoire.
Sa famille ayant quitté Berlin pour Tel-Aviv, Frédéric apprend l’hébreu, découvre une langue qui ne s’appuie pas sur les même piliers de la pensée. Un tel sujet ne pouvait mieux convenir à Denis Lachaud dont l’esthétique repose sur une dramaturgie de l‘ambiguïté, dans laquelle les choses perdent toute notion du réel, selon une subtile dialectique des apparences et de la réalité. J’apprends l’hébreu est à ce jour, son roman le plus brillamment achevé.
L’auteur ne nomme pas cette sorte de folie douce, il se contente de donner la parole à l’enfant, génie mystérieux, précoce et décalé, qui rappelle le formidable héros du roman de Jonathan Safran Foer, Extrêmement fort et incroyablement près. Comme dans ce roman, l’intime et l’histoire se confrontent à travers un regard naïf. Incidemment, le roman fait ainsi l’histoire d’Israël et Frédéric mène une enquête sur la notion de territoire.
Voilà un roman qui donne à réfléchir surtout au moment d’une autre ronde de négociations entre Palestiniens et Israéliens, sur les territoires qui devraient leur appartenir.
Très ingénieusement développé et d’une drôlerie toujours mesurée (…) un livre construit avec finesse.”
Un roman troublant. (…) Denis Lachaud, qui ne manque pas d’humour malgré la gravité de son sujet de départ, se tire brillamment de l’exercice délicat consistant à se mettre dans la peau d’un adolescent tourmenté.
À l’horizontalité de J’apprends l’allemand répond ici une verticalité désespérée. Un homme debout sans assise ni langage. Jamais Denis Lachaud n’a été si loin.