Sous-titre
Une élégie et quelques digressions
Dans le dessein de dépasser la douloureuse expérience qui fut la sienne lorsqu’il lui fallut remettre dé?nitivement en caisses la bibliothèque constituée des trente-cinq mille volumes qu’il s’était, toute sa vie, employé à amasser patiemment, ardemment et amoureusement, Alberto Manguel nous raconte ce qu’il lui en coûta de quitter son presbytère du xviie siècle au cœur de la vallée de la Loire pour déménager à New York puis, ?nalement, à Buenos Aires, la ville de son enfance, où il a dirigé un temps la Bibliothèque nationale d’Argentine, poste jadis occupé par son bien-aimé et prestigieux mentor, Jorge Luis Borges.
Alberto Manguel s’engage ici dans un voyage émotionnel qui parcourt son existence et son histoire, revisite les pays qu’il a connus et évoque ses nombreux déménagements, lesquels furent toujours liés à la recherche d’un endroit où en?n héberger ses livres, sans lesquels il lui est impossible de travailler… et sans doute même de vivre.
La passion d’Alberto Manguel pour les livres et les bibliothèques rencontre ici une situation personnelle dont la récente mutation enrichit encore la ré?exion menée par cet illustre penseur de la lecture tout au long d’une œuvre généreuse qui exalte le rôle du livre comme l’un des plus puissants antidotes contre les a?res de l’exil.
octobre, 2018
11.50 x 21.70 cm
160 pages
ISBN : 978-2-330-11365-0
Prix indicatif : 18.00€
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Sa bibliothèque n'a pas brûlé, mais il a été contraint de la remballer, et, une fois de plus, de partir. Ce fut un ensevelissement, dans un tombeau en forme de garde-meubles. (...). Mais il vit désormais avec la perte. Irréparable. Je remballe ma bibliothèque (...), expérience inverse de celle de Walter Benjamin dans Je déballe ma bibliothèque, est le récit vibrant, élégant, de cette perte.
Manguel égraine les espaces très concrets des bibliothèques de sa vie : les lieux et leur génie, les effets de contiguïté et de contamination entre les auteurs engendrés par la disposition spatiale des livres. On fera aussi son miel de fines et virtuoses analyses, à propos de Dante en particulier, sur l'espace du langage littéraire ; ses limites, son étendue.
Reconstruire mentalement une bibliothèque rebâtit par conséquent le monde des idées, des émerveillements et des utopies mais poursuit, aussi, les dialogues interrompus. Ce que fait admirablement Alberto Manguel.
En composant son élégie, Alberto Manguel signe de très belles pages sur la mélancolie et la magie de la perte. Car on s'obstine à composer des chansons, à peindre des tableaux, à écrire des livres, avec la certitude secrète que tout cela sera un jour balayé...
En fidèle disciple de Borgès, sa pensée vagabonde sans plan de route, entrecoupée de digressions qui sont comme des îlots affleurant à la surface du flot des pensées intimes. On progresse dans ce tourbillon érudit -mais jamais empesé- comme dans un cabinet de curiosités peuplé de figures classiques et inspirantes. Pour cet intellectuel à la pensée souple, ce n'est pas la destination qui compte mais le cheminement, avec pour seule boussole les mots, ces puissants remèdes contre la mélancolie et les affres de l'exil.
Commence alors un voyage émotionnel à travers sa propre existence. Il revisite les pays qu'il a connus, ceux où il a résidé et évoque ses nombreux déménagements qui ont façonnés le contenu de sa bibliothèque.
Alberto Manguel virevolte, un sujet en provoque un autre. Pardon et vengeance, perte et manque qui en résultent et qui peuvent se révéler très positifs : sans la perte de sa bibliothèque, don Quichotte n’aurait jamais entrepris ses héroïques aventures, il aurait lu, enfermé en sa demeure.
On referme cet ouvrage meilleur, plus intelligent et plein de gratitude envers Alberto Manguel.
On referme cet ouvrage meilleur, plus intelligent et plein de gratitude envers Alberto Manguel.
Je remballe ma bibliothèque est une autobiographie, un inventaire et une consolation. D'Israël, où son père était ambassadeur, à la France, en passant par Buenos Aires et d'autres lieux, Alberto Manguel fait donc le récit des vies brèves de ses bibliothèques, de leurs métamorphoses et disparitions. (…) Il écrit pour retrouver ce qu'il a perdu, et qu'il ne retrouvera pas.
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En fidèle disciple de Borges, sa pensée vagabonde sans plan de route, entrecoupée de digressions qui sont comme des îlots affleurant à la surface du flot des pensées intimes. On progresse dans ce tourbillon érudit -mais jamais empesé- comme dans un cabinet de curiosités peuplé de figures classiques et inspirantes. Pour cet intellectuel à la pensée souple, ce n'est pas la destination qui compte mais le cheminement, avec pour seule boussole les mots, ces puissants remèdes contre la mélancolie et les affres de l'exil.