Taxidermiste, Bernard l’est devenu après d’autres métiers et une longue traversée que cette histoire révèle mais, lorsqu’il s’installe à Paris dans les années 1970, la vie s’est adoucie. Le silence et la minutie, l’imaginaire et l’observation sont des qualités primordiales pour exercer cette étrange profession qui consiste à redonner corps à la perte, à retrouver la posture souvent furtive qui parachève l’identité d’un animal. Dans son atelier se côtoient des oiseaux, des renards, quelques lémuriens auprès desquels se détache la longue silhouette d’une girafe oubliée là par son commanditaire.
Tout comme les êtres en ces lieux sont réinventés, la géographie d’une vie demeure pour cet homme une construction aléatoire que l’on peut maquiller pour ne jamais en faire état.
Est-ce pour cela que Marianne, sa fille aînée, est revenue vivre en Corse ? Seule dans un village de l’Alta Rocca, elle est allée chercher dans les replis du paysage la force de l’ancrage et la mesure du temps.
Si le thème de la filiation apparaît dans tous les livres de Guillaume Le Touze, celui-ci semble s’y adosser pour aborder cette fois l’identité sous le signe de la topographie. Car le personnage principal de ce roman est une île hérissée de monts et de blocs granitiques, une île habitée d’arbres millénaires enracinés en pleine mer.
janvier, 2017
11.50 x 21.70 cm
192 pages
ISBN : 978-2-330-07264-3
Prix indicatif : 18.00€
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Ses lecteurs y retrouveront ce singulier mélange qui fit le sel de ses plus beaux livres, entre une appréhension sensible du monde, des territoires, des paysages (mentaux aussi) et une volonté d'inscrire son écriture dans un « ici et maintenant » plus directement politique.
ll y a dans ce beau roman tissé de mystère et de gravité une grâce âpre, peut être aussi une colère sourde.
Mais pas moyen de s'y tromper, cette humanité, ces solitudes frôlées, c'est bien du Guillaume Le Touze. Enfin de retour.
Un fruit dont on atteindrait la pulpe après l'avoir patiemment épluché. Ou un vin dont on ne percevrait les saveurs profondes que dc longues secondes apres la première gorgée. Ainsi se dévoile le dernier roman de Guillaume le Touze.
Avançant à pas feutrés dans la forêt de son passé, d'un trait gracieux qui tient de l'esquisse plus que de la gravure, Guillaume Le Touze dévoile l’un après l'autre les épisodes les plus inattendus de cette vie passée à se fondre dans le corps d’un nouveau personnage. La peur, l’exil, et le déracinement sur fond d’histoire coloniale forment les points de balisage de ce sentier accidenté.
Guillaume Le Touze traque avec une grande finesse les secrets et les douleurs des uns et des autres. C’est une très belle plongée à l’intérieur d’une tribu attachante et c’est surtout le grand retour de Guillaume Le Touze sur la scène littéraire.
Guillaume Le Touze, (…), réussit un magistral retour avec ce roman attachant. Sa finesse d'observation et son sens de la dramaturgie font merveille.
Puisqu'il est des secrets que le critique n'a pas le droit de révéler, et des silences qu'il serait sacrilège de rompre, nous sortons de cet article à pas feutrés, non sans avoir applaudi à la performance du romancier.
Guillaume Le Touze - (…) - signe un roman délicat, où l’histoire s'invite aussi discrètement que la poussière sur une fourrure ancienne.
De magnifiques pages sur l'île de Beauté. Un roman profond, dans une langue superbe, sur la filiation, l'esprit de clan.
En choisissant un taxidermiste comme personnage central de son roman, Guillaume Le Touze a dû ressentir la belle proximité qu'il existe entre cet étrange métier et le travail de romancier qui est le sien. Disséquer sans écorcher, glisser délicatement la main sous la peau et ressentir ce qui se cache sous les épidermes, observer longtemps les gestes et les attitudes pour être au plus près de la vérité des personnages, avant de minutieusement leur donner vie et de les placer dans les lieux qui les révéleront le mieux.
L'amour, l'amitié, l'agonie, le soin, le deuil, la filiation : on sent, de la part de l'auteur, un désir d'affronter la réalité, sans perdre de vue les délices du genre romanesque.
Le nouveau roman de Guillaume Le Touze, (…) est très prenant, et très surprenant. La Mort du taxidermiste est un roman assez court, il n’a pas le format d’une saga, mais il est très riche.
Guillaume Le Touze brouille les images et fait vaciller les mythes que le silence d'un père, avant sa mort, avait fait naître dans sa famille. La force romanesque de la narration vient de ce qu'elle fait surgir plus qu'elle n'explique ou ne commente.