À la fin des années 1970, Nikolaas, universitaire sud-africain reconnu, se rend à Londres, où il va recevoir une prestigieuse distinction. C’est l’occasion pour lui de revoir Prudence Chalmers, célèbre militante des droits humains, qu’il a connue adolescente. Remonte alors le souvenir poignant des quelques semaines qu’il a passées, jeune homme, avec la famille Chalmers.
À l’été 1937, Nikolaas, étudiant à Oxford, est invité dans le manoir familial d’un camarade, en pleine campagne anglaise. Alors que la guerre civile espagnole fait la une des journaux et que l’on débat de la menace posée par Hitler avec désinvolture ou effroi, il s’initie à la vie aristocratique : parties de croquet, bals, dîners habillés, concerts…
Fasciné par l’aisance de ses hôtes et tenaillé par son sentiment de non-appartenance, Nikolaas semble plus préoccupé de sa propre condition que de la situation politique internationale. La rencontre avec Gerda, jeune Allemande antinazie, agit comme un dessillement. Nikolaas, jusqu’ici enferré dans le déni, prend conscience de la nécessité d’un engagement – sans peut-être pouvoir s’y résoudre.
Tout à la fois roman d’initiation et contemplation mélancolique, ce livre empreint d’une élégante beauté, d’un ineffable charme, brosse la peinture délicate de la fin d’un monde.
octobre, 2022
11.50 x 21.70 cm
240 pages
ISBN : 978-2-330-17187-2
Prix indicatif : 22.50€
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Dans Le Jardin céleste, Karel Schoeman porte un regard désabusé sur l’Angleterre de la fin des années 1930. Style dépouillé et récit en « ligne claire » y reflètent le désarroi de ses personnages.
Schoeman, historien autant que romancier, est l’explorateur d’un territoire, le veld, et de sa langue, l’afrikaans. Le passé, dans Le Jardin céleste, est un bouquet d’immortelles dans la maison des autres.
Comme dans Le Monde d’hier de Stefan Zweig, le narrateur de ce récit crépusculaire médite sur la disparition d’une civilisation.
Entre l’indifférence des uns et l’engagement des autres, l’auteur dresse une peinture infiniment subtile de l’entre-deux-guerres.
Il faut retenir de ce « Jardin » son architecture. Le premier chapitre fait un saut de quatre décennies (1977) pour remettre en présence Nikolaas et Prudence. Une pirouette qui dit tout de Schoeman, pour qui certains fragments de vie, certains lieux, certains événements ou juste quelques mots entendus participent au modelage de chaque être.
Le Jardin céleste, c'est une immersion en pleine campagne anglaise en 1937.