À l’approche du Nouvel An 1991, Jack Burroughs découvre dans son jardin les restes de son chien déchiqueté par un animal sauvage. Il n’en faut pas plus pour le faire dérailler. Ce vétéran australien du Viêtnam, aux accès de violence imprévisibles, est coutumier des abandons de domicile. Mais cette fois-ci il ne reviendra pas. Au cours des jours suivant son départ, ses proches prennent tour à tour la parole. Chacun révèle ses craintes, ses rêves, ses souvenirs et peu à peu se dessine le portrait en creux du père adoré/abhorré, cet homme resté prisonnier de la jungle. Observatrice perplexe du chaos semé autour d’elle par les adultes, Ruby, la cadette, évoque une enfance rythmée par les éclats de voix et les bris d’assiettes. Lani, sa soeur aînée, ne pense qu’à fuir l’atmosphère claustrophobe de l’Australie rurale. Evelyn, leur mère, considère la vie qui aurait pu être la sienne si elle n’avait pas rencontré Jack, tout en espérant son retour… Quant à l’énigmatique oncle Les, il s’interroge sur le contenu d’une malle que lui a confiée son frère, dans le plus grand secret, quelques mois plus tôt. Jack préparait-il déjà sa sortie ?
À travers le portrait d’une famille cherchant à sauver ce qui peut encore l’être des ruines de la guerre, Josephine Rowe signe un premier roman magistral, chargé d’une rare force d’évocation poétique.
avril, 2018
11.50 x 21.70 cm
208 pages
ISBN : 978-2-330-09719-6
Prix indicatif : 20.50€
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Un premier roman remarquable.
La force de Josephine Rowe est d’avoir pu s’approcher au plus près de ses personnages, en consacrant à chacun des formes narratives différentes.
Les dialogues, intégrés à la narration, nous plongent sans fard dans une brutalité que Josephine Rowe maîtrise parfaitement.
Les solitudes s’entrechoquent, les voix respirent, une ode au temps se dessine, qui ne peut rien et qui est tout : 200 pages de méchante poésie grandiose.
Premier roman qui nous marquera par la force d’évocation de son écriture, Le musée des avenirs possibles joue également avec le lecteur en laissant volontairement un voile sur certains aspects du récit, permettant à chacun(e) d’en livrer une interprétation purement subjective. L’exercice est réussi et l’on suivra avec attention cette nouvelle plume qui prend le luxe rare de ne pas donner au lecteur tout le confort qu’il pourrait attendre…
Grâce à une polyphonie formelle notablement maîtrisée, Josephine Rowe redonne une épaisseur tragique et poétique au syndrome post-traumatique.
On tient là un premier roman marquant et une voix à suivre !
Ce portrait de famille est âpre et fort.