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Le sermon sur la chute de Rome


Dans un village corse perché loin de la côte, le bar local est en train de connaître une mutation profonde sous l’impulsion de ses nouveaux gérants. À la surprise générale, ces deux enfants du pays ont tourné le dos à de prometteuses études de philosophie sur le continent pour, fidèles aux enseignements de Leibniz, transformer un modeste débit de boissons en “meilleur des mondes possibles”. Mais c’est bientôt l’enfer en personne qui s’invite au comptoir, réactivant des blessures très anciennes ou conviant à d’irréversibles profanations des êtres assujettis à des rêves indigents de bonheur, et victimes, à leur insu, de la tragique propension de l’âme humaine à se corrompre.
Entrant, par-delà les siècles, en résonance avec le sermon par lequel saint Augustin tenta, à Hippone, de consoler ses fidèles de la fragilité des royaumes terrestres, Jérôme Ferrari jette, au fil d’une écriture somptueuse d’exigence, une lumière impitoyable sur la malédiction qui condamne les hommes à voir s’effondrer les mondes qu’ils édifient et à accomplir, ici-bas, leur part d’échec en refondant sans trêve, sur le sang ou les larmes, leurs impossibles mythologies.


« J’IMAGINE QU'ILS VIENNENT DE DÉCOUVRIR DOULOUREUSEMENT que les mondes sont mortels mais ils n’arrivent pas encore à y croire et, pendant l’hiver 410, dans la cathédrale disparue d’Hippone, ils écoutent Augustin, l’évêque qu’ils aiment, le leur confi rmer en une phrase limpide et cruelle : “Le monde est comme un homme : il naît, il grandit et il meurt.” Car, de la chute de Rome il faut d’abord tirer un enseignement sur l’effrayante fugacité des mondes dont l’épée d’Alaric vient alors d’apporter la preuve incontestable et brutale.
Rome n’est donc ici que l’un des multiples noms portés par le monde et je voulais poser à mon tour, avec ce roman et dans les termes qui sont ceux du roman, la question : qu’est-ce qu’un monde ? Chaque personnage a le sien, qui le sépare irrémédiablement des autres. Il y a un très vieil homme qui a traversé tout le XXe siècle à la poursuite de l’Histoire sans jamais la rattraper ; une jeune femme qui ramène à la lumière des vestiges enfouis et ne veut pas laisser la vie s’éteindre ; deux amis d’enfance qui reprennent le bar de leur village et cheminent côte à côte vers le désastre. Mais chacun d’eux répond à sa manière à la même question. En chacun d’eux se manifeste la présence ou l’absence d’un monde, avec les éléments qui en assurent la cohésion provisoire autour d’un centre de gravité trop fragile, et chacun d’eux, puisque un monde, quelles que soient son ampleur ou sa durée, doit naître, grandir et mourir comme un homme, vient porter témoignage à sa manière des origines et de la fin. Si Rome n’est que l’un des multiples noms portés par le monde, j’aimerais pouvoir penser que ce roman est exactement ce que son titre indique : un sermon sur la chute de Rome qui fait écho à ceux que prononça Augustin dans la cathédrale disparue d’Hippone pour consoler ses fidèles d’avoir survécu à la fin du monde. »

Jérôme Ferrari

 

Le sermon sur la chute de Rome est l'un des six romans préférés des libraires, selon le Nouvel Observateur :

« C’est un roman placé sous l’égide de saint Augustin. L’écriture est belle, très subtile. Une tension apparaît et monte tout au long du livre. Je vais essayer de le mettre dans les mains de tous les lecteurs.»

Renaud Junillon, de la librairie Lucioles

« Fin et sombre. Très juste aussi.»

Aliénor Mauvignier, de la librairie Ombres blanches

août, 2012
11.50 x 21.70 cm
208 pages


ISBN : 978-2-330-01259-5
Prix indicatif : 19.00€



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Ce livre existe également en version numérique

Avec Le Sermon sur la chute de Rome, l’écrivain fait d’un bar corse la scène d’un superbe roman sur les espérances déçues. Noir et caustique. (…)

Il n’est pas de petite allégorie pour un sermon puissant. Pas d’intrigue trop ténue pour un grand roman. Le Sermon sur la chute de Rome est les deux à la fois. (…)

Alors, vraiment, le meilleur roman de la rentrée littéraire pourrait avoir pour cadre un modeste bistrot ? Vraiment.

Raphaëlle Leyris, Le Monde des livres

Ferrari rejoint Bernanos dans son combat contre les forces de la médiocrité : pour l’auteur du Sermon sur la chute de Rome comme pour celui de Sous le soleil de Satan, l’espérance véritable est un désespoir surmonté.

Jean Birnbaum, Le Monde des livres

Dans une langue qui ondule comme un long serpent au soleil et que l’éditeur a raison de qualifier de « somptueuse » – elle nous change agréablement du style a minima tellement à la mode –, Jérôme Ferrai a écrit un opéra barbare où les chœurs sont tenus par les pères de l’Eglise et les philosophes allemands. Il y a des pages admirables de beauté et de cruauté sur l’agonie des corps, sur la décomposition des empires, sur la déchéance des âmes, sur la pourriture du vivant. (…) Un brillant roman sur la vanité et l’orgueil.

Bernard Pivot, Le Journal du Dimanche

Porté par une langue virtuose et lyrique, Le Sermon sur la chute de Rome dépasse sa trame régionaliste pour atteindre des accents mythologiques.

Baptiste Liger, L’Express

Une plume aussi mystique qu’animale. On aime sa gravité apocalyptique, la candeur de martyr de ses héros enfantins, leurs rêves de pureté (même quand ils couchent avec leurs employées sexy), leur idéal d’un monde utopique, sans Barbares.

Christophe Ono-dit-Biot, Le Point

Dans ce roman, voix du ciel et voix du sang se mêlent, donnant à l’écriture ampleur, violence, profondeur et légèreté : une merveille d’équilibre.

Paulin Césari, Le Figaro Magazine

Jérôme Ferrari, l’un des plus beaux auteurs de sa génération, adosse son questionnement à une langue magnifique qui ne manque pas de grandeur, dans le prologue et le final, et alterne les monologues intérieurs et les dialogues serrés, le cocasse et le tragique, la poésie et le rêve, pour terminer sur le sermon, assumé, sur la chute de Rome.

PaSophie Creuz, L’Echo

Jérôme Ferrari mêle savamment les époques dans son remarquable Sermon sur la chute de Rome, l’un des plus beaux livres de cette rentrée.

Nathalie Crom, Télérama

Très vite, l’auteur nous happe par son écriture si profonde, proche des émotions, et pourtant pleine de recul. (…) Jérôme Ferrari saisit cet instant où tout bascule, où la bulle du rêve et de l’ambition éclate pour laisser place au vide abyssal. (…) D’œuvre en œuvre Jérôme Ferrari bâtit un outremonde sans pareil, intimiste et puissant.

Marine Landrot, Télérama

Splendide. Ferrari, c’est un peu Pierre Michon contaminé par Moravia.

Emilie Colombani, Technikart

Lecteurs pressés, faites crédit à l’auteur : vous serez payés de retour !

Philippe Delaroche, Lire

Ce roman est aussi universel que la tragédie grecque

Astrid de Larminat, Le Figaro littéraire

Une des grandes révélations de cette rentrée. Dans cette fable philosophique, le narrateur prend à son compte les dialogues et les pensées de trois générations de personnages, qu’il pétrit dans une langue superbe pour que lève cette distance nécessaire qui rend les hommes si bouleversants et si pathétiques à la fois.

Olivier Maison, Marianne

La phrase se lance, se développe, dévie, s'enroule sur elle même, repart pour se déployer en beauté. L’art de l’ellipse, la maitrise de l'humour au cœur du désastre, font de ce roman l'un des plus accomplis de la rentrée littéraire.

Thierry Gandillot, Les Echos

Jerôme Ferrari nous emporte dans ce roman de rêves et de douleurs, de passions et de désillusions, proche du mythe.

Lucie Cauwe, Le Soir

Et ce qui frappe jusqu’au bout, c’est l’incomparable beauté de son écriture, ce phrasé si particulier, imprégné du rythme et de la musicalité des sermons du passé… mais remis au goût du jour.

Augustin Trapenard, Elle