L’OEil constitue la dernière et ultime livraison de “L’encyclopédie essentielle”, collection prestigieuse que l’éditeur Robert Delpire, disparu à l’automne 2017, créa à la fin des années 1950 et déclina tout au long d’un parcours éditorial considéré comme un des plus importants et novateurs du XXe siècle. Des planches d’anatomie du XVIIIe (Jean-Jacques Lequeu) aux créations les plus contemporaines (Giuseppe Penone), l’oeil n’a jamais cessé de fasciner les artistes. Les photographes, premiers et éminents praticiens des dispositifs complexes de la vision, ont toujours représenté en une sorte d’hommage hypnotique cet organe corporel qui est aussi leur premier “outil”… Mais« L’OEil» est également le fruit de la rencontre puis de l’amitié qui s’est nouée entre l’éditeur et l’écrivain/dramaturge
décembre, 2018
26.40 x 23.00 cm
80 pages
ISBN : 978-2-330-11432-9
Prix indicatif : 32.00€
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Sur quatre-vingts pages et en treize chapitres ascensionnels, Wajdi Mouawad déroule le fil d’un récit universel, celui de l’histoire du regard, illustré d’images pertinentes et entrelacé de références personnelles qui nous épargnent toute pesanteur didactique.
À tenter de résumer le propos de l’auteur, on trahit la virtuosité de la langue, qui vole d’une réflexion à l’autre sans jamais se perdre et tout en s’étoffant de références bien senties, qu’elles soient bibliques, théâtrales, historiques ou, surtout, mythologiques.
L’organe et le sens de la vue disséqués par un texte brillant de Wajdi Mouawad.
Il y a au moins deux raisons pour lesquelles on peut considérer que L’OEil, l’album que vient de publier Actes Sud, est le plus bel adieu qui soit à l’éditeur Robert Delpire disparu à l’automne 2017. La première, la plus évidente, est le fait d’avoir mené à terme cet ouvrage conçu par celui-ci bien avant son décès. La seconde est le sujet lui-même, on ne peut pas plus évocateur du parcours de cet homme qui a si bien su mettre en évidence les regards les plus fameux du XXe siècle.
En treize chapitres, l’auteur d’Anima s’interroge non seulement sur la vision qu’il considère comme une “défenestration vers l’ailleurs”, mais aussi sur l’anatomie de “cet oiseau incroyable, globe blanc serti de son iris de couleur”. Il en fait une dissection poétique qui nous conduit à repenser nos larmes comme “l’extension de la parole”, le théâtre comme “un œil à ciel ouvert” et la rosace décentrée de la cathédrale de Saint-Étienne comme un subtil appel à l’anticonformisme.
L’écrivain et dramaturge Wajdi Mouawad pose son regard de poète sur la riche iconographie du livre, des planches d’anatomies du XVIIIe siècle aux chefs-d’œuvre contemporains de la peinture et de la photographie.
Écho de ce texte précis explorant la phénoménologie de la vision - « une défenestration vers l’ailleurs » selon Mouawad -, l'iconographie de Delpire nous livre à un jeu de va-et-vient forcément visuel.
L'œil se fait tout à la fois organe, prothèse, objet de fascination et mantra hypnotique.
Illustré par une série de photographies et de peintures, il est le fruit de sa rencontre avec l’écrivain et dramaturge Wajdi Mouawad, qui s’est plongé dans cet univers mystérieux pour en extraire un très beau texte littéraire.
Wajdi Mouawad vient de consacrer un essai au thème de l’œil, dont l’iconographie (Sarah Moon, Giuseppe Penone, Paul Klee…), conçue par l’éditeur Robert Delpire, ouvre grand les portes de la perception.
Grande qualité des nombreuses illustrations en noir et Blanc.
Un livre conceptuel passionnant.