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Riviera


La musique les a réunis : Philippe, artiste majeur de la scène indépendante, et Nadia, vénéneuse émigrée à la tête d’un label. New York, fin des années 1980, ils écument les clubs, éclaboussant les noctambules de leur ostensible passion, et s’abandonnent à de violentes étreintes dont ils sortent victorieux ou humiliés. Ils sont jeunes et préfèrent la fièvre de l’instant à une vie sans ardeur.

L’exil les a soudés : Nadia, Philippe et sa soeur Frédérique s’envolent en 1990 pour Paris, fuyant le virus de souche Ebola qui ravage le continent américain. Le mur de Berlin est tombé et Nadia va pouvoir retourner sur l’île de son enfance, au milieu de la mer Noire, qui contient les souvenirs heureux et les scènes inavouables.

La mort les rassemble : le corps de Philippe est retrouvé à Berlin un jour de l’été 1992. La soeur et la veuve vont écrire ensemble la fin de l’histoire, ou en réinventer les prémices.

«Riviera» est un fascinant «puzzle», un assemblage de vérités relatives, d’époques qui n’existent pas, de fauxsemblants et de lucides fulgurances qui confinent à la folie. Composé comme un album rock avec des thèmes, des changements de voix, des ruptures de rythme et des plages de silence, ce roman à l’écriture habitée érige le mystère érotique et l’énigme artistique comme remparts dérisoires contre la brutalité du réel.


«Il y a environ trois ans, alors que le h1n1 était à la mode, je me suis intéressée aux multiples virus apparus depuis les années 1960. J’ai appris qu’une épidémie d’Ebola avait éclaté en novembre 1989 parmi les singes d’un laboratoire américain situé non loin de Washington, D.C. À cette époque, à Seattle, Mark Arm du groupe de grunge Mudhoney chantait Touch me, I’m sick. Ces deux faits, sans rapport entre eux, j’ai eu envie de les lier.

Écrire sur le rock, c’est accepter une trahison ; c’est ériger des mythes à partir de bribes incertaines, c’est substituer à la stridence du bruit la clarté d’un discours. De ce paradoxe, et du désir d’y échapper, est né le roman ; voilà pourquoi, dans Riviera, de nombreuses histoires s’entremêlent, dont chacune ne contient qu’un fragment de vérité.

Aux origines de ce puzzle, il y a d’abord un virus. Il éclate aux États-Unis à la fin de la guerre froide et en modifie l’issue. Il y a ensuite un label, dans le New York des années 1980. Il y a également une île aux allures de terre promise, située en pleine mer Noire. Il y a la musique, agencement ténu derrière les parasites sonores, mélodie délicate surgie du vacarme.

Ici et là, on reconnaît les traits de quelques artistes célèbres. On fraye avec la mafia de Brighton Beach. On suit une blonde et une brune, tour à tour femmes fatales et riot grrrls, aux contours si flous qu’ils pourraient à la fin se confondre. On découvre que les personnages ont tous fui leur pays d’origine ; qu’ils se sont arrachés à leur histoire, ont réfuté leur biographie pour s’inventer d’autres récits, acceptables mais meubles, bâtis sur les terrains poreux de la mémoire et du déni. Ces zones instables de construction, le roman tente d’en dresser la cartographie, à l’heure où, à cause d’une pandémie, d’un exode, les récits s’éboulent.»

M.J.

août, 2013
11.50 x 21.70 cm
224 pages


ISBN : 978-2-330-02365-2
Prix indicatif : 19.00€



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Prix Contrepoint de littérature française -

Un (premier) roman rock pas comme les autres.

Baptiste Liger, Technikart

Un premier roman étonnant, palpitant, aussi mélodique que bruyant, où toutes les convictions peuvent être remises en cause. N’hésitez pas à vous plonger avec délectation dans le tourment de ces 200 pages qui crépitent : vous n’en sortirez pas indemne.

Joss Danjean, Openmag

Mathilde Janin démontre par moments une maîtrise et une facilité déconcertante, en plus d’une langue précise et à l’occasion savoureusement syncopée. On en regretterait la briéveté de ce premier texte. On prierait même son auteur de nous livrer rapidement le suivant. Merci d’avance.

Nils Ahl, Le Monde

Ce livre de bruits et de fantasmes, de pétillances fugitives et de cruautés tourne autour de trois axes : l'exil, le déracinement et la spoliation.

Beau roman parfaitement rythmé.

Thierry Clermont, Figaro Littéraire

Mathilde Janin construit un puzzle instable où chaque respiration peut entraîner la mort ou la disparition de l'autre. (…) Étouffant et poisseux, Riviera est un premier roman généreux, sensuel et audacieux. À découvrir absolument.

Lalettredulibraire.com

Riviera est un roman puissant, un hymne nostalgique aux années rock.

Cécile Guérin, Transfuge.fr

Pour un premier roman, c’est un coup de maître (…), écrit dans un style vif et rythmé. Un roman très sexe, drogue et rock and roll.

Catherine Pauchet, Le Nouvelliste

… ce roman-là, qui finit par envoûter, est le livre d'un véritable écrivain.

Thierry Guichard, Le Matricule des anges

Un véritable puzzle à l'écriture audacieuse.

Marion Rudlove, Biba

Riviera, un premier roman composé comme un album, est une réussite.

On y trouvera beaucoup d'engagement dans l'écriture, et une maîtrise confondante d'un sujet et d'une structure très risqués.

Mathilde Janin fait en littérature une entrée fracassante.

Alain Nicolas, L'Humanité

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