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Tout cru


Économiste, spécialiste d’Adam Smith, des bulles spéculatives et des profits générés par l’Holocauste, Roland Oberstein se rêve en homme de science, en universitaire parfait.

Ce quadragénaire vient d’accepter un poste aux États-Unis, laissant derrière lui sa mère, “vieille dame indigne’’ rescapée des camps de la mort, Sylvie, son ex-femme, Jonathan, leur petit garçon, et Violette, sa nouvelle amie.

Mais brader sa vie privée n’a rien de douloureux pour lui.

Oberstein est un infirme du sentiment.

Or c’est là que se situe son indéniable pouvoir de séduction : une infirmité qui fascine les femmes, gage de désirs insondables. Oberstein n’aime pas décevoir : au fil de ses rôles de composition, il navigue en tutoyant l’imposture, happe au passage l’amour des unes et des autres et, dans ce marché libre du plaisir qu’est notre société, il aborde les rives de l’autodestruction.

Virtuose des partitions inavouables de l’âme, Arnon Grunberg est aujourd’hui mondialement reconnu. Toujours penchés au-dessus du vide, prêts à basculer dans les ténèbres, ses personnages ricanent de leurs propres faiblesses et s’enivrent avec délices de celles des autres.

septembre, 2015
14.50 x 24.00 cm
496 pages

Philippe NOBLE
Isabelle ROSSELIN

ISBN : 978-2-330-03196-1
Prix indicatif : 24.00€



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Sans verser dans la férocité désabusée de l'auteur de Soumission, Grunberg, en cousin éloigné de l'Américain Gary Shteyngart, joue (…)  sur le registre d'un burlesque irrésistible.

De ce décalage qui confine à l'absurde, Grunberg rend compte à travers des situations incongrues, servies par des dialogues incisifs et d'hilarantes réparties. Le romancier est aussi fin narrateur qu'habile exagérateur, portant la provocation un peu plus haut à chaque chapitre. 

Derrière la satire et la grivoiserie du propos, il n'y a rien ici de très gratuit. C'est toute une critique des partisans du laisser-faire, apôtres d'une liberté sans condition donc mortifère, que propose Tout cru. Une mise en garde percutante contre la tentation facile et irresponsable de l'ultra-individualisme.

Ariane Singer, Transfuge

L'oeuvre de Grunberg est aussi féroce que dérangeante. Il l'avait déjà prouvé l'année dernière avec L'Homme sons maladie (…), il réitère aujourd'hui avec Tout cru.

 

La manipulation tient une grande place dans ce roman, ce qui le rend fascinant. Car c'est là toute la force d'Arnon Grunberg, il réussit à rendre son lecteur accro. Impossible de se détacher de ce livre qui, pourtant, est d'un cynisme incroyable. On ressort de cette histoire vidé et épuisé. Arnon Grunberg est sans conteste un écrivain de grand talent.

Page des libraires

Plus grinçant que jamais, le Néerlandais Arnon Grunberg met en scène, dans Tout cru, le pouvoir délétère des mots.

Tout cru n'est pas un livre à clé, et pourtant bien des noms pourraient être mis  derrière ces figures poussées vers le grotesque qui lisent Hilberg ou Celan.

Tout cru suggère surtout une réflexion sur la puissance maléfique de l'écriture et des mots qui (…) ont, plus que les images, une propension redoutable à devenir réalité.

Nicolas Weill, Le Monde des Livres

Avec son humour aussi tranchant qu'une lame de rasoir, le Néerlandais Arnon Grunberq dissèque les rapports humains sans état d'âme. C'est gonflé, féroce et acide.

François Lestavel, Paris Match

Après l'inoubliable L'Homme sans maladie (…) Arnon Grunberg invente un personnage d'économiste néerlandais, Roland Oberstein, qui prend la vie comme un tableau Excel. Arrogant, froid, irrésistiblement rigide : la fine fleur de l'humour protestant, sans rachat possible.

Marguerite Baux, Lui

Deux mille et quelques années après Archimède, il est temps de définir un nouveau principe : Tout lecteur plongé en tout ou en partie dans un roman d'Arnon Grunberg subit une force verticale, dirigée de bas en haut et opposée à la gravité des thèmes abordés; cette force est appelée "poussée de rire" (...). Dans le registre de l'humour noir, on ne voit guère de rival contemporain à notre romancier (...). Et si tel passage fleure bon le cynisme houellebecquien, il faut se figurer un Houellebecq qui aurait délaissé le burin pour le stylet, les contresens sur Huysmans pour les vues pénétrantes sur Adam Smith, les gros sabots pour les chaussons de danse et le ricanement pour l'éclat de rire.

Eric Naulleau, Le Point

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