L’Allemagne nazie a sa légende. On y voit une armée rapide, moderne, dont le triomphe parait inexorable. Mais si au fondement de ses premiers exploits se découvraient plutôt des marchandages, de vulgaires combinaisons d’intérêts ? Et si les glorieuses images de la Wehrmacht entrant triomphalement en Autriche dissimulaient un immense embouteillage de panzers ? Une simple panne ! Une démonstration magistrale et grinçante des coulisses de l’Anschluss par l’auteur de «Tristesse de la terre» et de «14 juillet».
«L'Ordre du jour» figure dans la sélection 2018 des meilleurs livres du Boston Globe, a été élu meilleur livre 2018 par la National Public Radio (USA) et a reçu en 2019 le Hay medal for fiction (UK).
Ils étaient vingt-quatre, près des arbres morts de la rive, vingt-quatre pardessus noirs, marron ou cognac, vingt-quatre paires d’épaules rembourrées de laine, vingt-quatre costumes trois pièces, et le même nombre de pantalons à pinces avec un large ourlet. Les ombres pénétrèrent le grand vestibule du palais du président de l’Assemblée ; mais bientôt, il n’y aura plus d’Assemblée, il n’y aura plus de président, et, dans quelques années, il n’y aura même plus de Parlement, seulement un amas de décombres fumants.
É. V.
mai, 2017
10.00 x 19.00 cm
160 pages
ISBN : 978-2-330-07897-3
Prix indicatif : 17.00€
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L’ordre du jour, bref chef-d’œuvre où Eric Vuillard dissèque, au scalpel, ce qui a permis aux nazis d’annexer l’Autriche en 1938. (...) Vuillard est un maître démystificateur, qui ne laisse rien dormir dans l’ombre. Sa seule politesse, il la garde pour la langue française, qu’il sert avec une ironie décapante et une grâce comme on n’en lit pas si souvent.
Un texte bref et tendu où il interroge en creux le rôle de l’écrivain à représenter et penser le réel passé. À l’heure des caméras embarquées, de l’info en continu et du tout-image, Eric Vuillard nous donne à voir et à entendre les épisodes cruciaux d’un passé où le rapport au temps et à la médiatisation des faits, étaient tout autre. Aujourd’hui, en France, cette lecture permettra aussi de se remémorer quelle logique indécelée, insidieuse et tissée d’intérêts, a souvent présidé dans l’Histoire à l’installation d’un régime autoritaire.
Le tout fourmille de faits vrais, d’anecdotes parlantes, de portraits à l’eau-forte. Eric Vuillard explore sans peur ce que la grande histoire cache sous le tapis, avec une verve féroce, en rappelant que « les plus grandes catastrophes s’avancent à petits pas »
Ce livre indéfinissable mais nécessaire est aussi une oeuvre consacrée au langage, au véritable poids des mots.
Éric Vuillard désacralise les faits pour ramener avec brio l'Histoire à ce qu'elle est : ce qu'en décident les hommes.
Éric Vuillard aime les épopées miniatures qui en disent long sur la folie des hommes.
Un récit bref et saisissant. Si L’Ordre du jour s’avère passionnant – comme ses derniers textes, d’ailleurs -, c’est parce que les faits semblent animés, incarnés, sans jamais pour autant sacrifier à une certaine précision.
II sait brillamment mettre sous sa loupe des moments de l'Histoire qui éclairent notre présent, servis par l'élan d'un style nerveux et ardent. Après 14 juillet, Éric Vuillard offre un récit qui fait mouche à nouveau.
L’ordre du jour n’est pourtant ni un manuel, ni un essai, mais un récit. Si les faits et leur chronologie y sont rigoureusement respectés, Vuillard s’y comporte en écrivain. En travaillant la langue et le style remarquables. La formule n’en est que plus forte et Eric Vuillard la maîtrise à la perfection.
Eric Vuillard, après 14 juillet, s’obsède avec brio sur cette journée particulière où le capitalisme allemand passa à la caisse.
Ce sont des scènes volées à l’oubli qui jaillissent dans nos esprits comme ces diables en boîte au visage des enfants. (...) Quelques scènes, relatées dans une langue ornée, pour chahuter les perspectives établies et rafraîchir la conscience collective.
Eric Vuillard, dont l’écriture, merveille d’orfèvrerie, débusque les détails où, chacun le sait, est censé se cacher le diable.
Éric Vuillard creuse un sillon, un seul. Il tisse une même toile depuis son premier livre. Pourvu qu’il continue.
Ouvrir un livre d’Eric Vuillard, c’est de fait avoir l’impression d’entrer dans un genre hybride, au croisement du chant, de l’histoire et de l’éloquence.
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