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La Minette de Sikirida


La pauvre minette de Sikirida, inlassablement à la recherche d’un abri, n’apparaît que très subrepticement dans ce roman de Rachid el-Daïf, mais elle est la métaphore de tous les personnages dont il raconte l’histoire douloureuse dans le contexte d’une guerre atroce et interminable : Sikirida d’abord, la bonne éthiopienne qui couche de gré ou de force avec des hommes de passage et qui finit par tomber enceinte et donner naissance à un enfant de père inconnu ; sa maîtresse, Mama Adiba, une dame de soixante-dix ans, musulmane pieuse sans bigoterie, qui vit seule après bien des vicissitudes, éprouve de la tendresse pour sa bonne et s’efforce de lui trouver un mari “temporaire” pour lui épargner le scandale ; Radwân, le fils de Sikirida, qui se fraye difficilement son chemin dans la vie malgré la sollicitude attentive de Mama Adiba ; Amal, la jeune fille handicapée, abandonnée dès sa naissance, avec sa mère, par un père indigne, mais qui, devenue femme, assume pleinement son désir de maternité…

Toutes ces femmes se comportent avec un courage exemplaire, défiant le machisme ambiant que la violence guerrière a exacerbé. Rachid el-Daïf leur rend hommage avec son talent habituel de conteur, sa langue souple qui ne s’interdit pas l’usage du parler libanais et un humour discret qui allège le pathétique des situations.

janvier, 2018
13.50 x 21.50 cm
224 pages

Lotfi NIA

ISBN : 978-2-330-09283-2
Prix indicatif : 21.50€



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La minette de Sikirida raconte une histoire de résistance de femmes sous le joug de la domination masculine, dont les victimes collatérales sont les hommes. Aussi est-ce par les femmes que passent le salut et le chemin de la liberté. 

Sean James Rose, Livres Hebdo

Dans La minette de Sikirida, au milieu de la violence endémique qui ne cesse d’éprouver le Liban, des femmes, à force d’audace, de détermination et de subterfuges, prennent leur destin en main et mettent en échec les diktats asphyxiants de leur société.

Eglal Errera, Le Monde des Livres

Le Libanais Rachid el-Daïf, traduit en dix langues, écrit ici un tableau des libertés empêchées.

Virginie Bloch-Lainé, Libération

Rachid El-Daïf a le chic pour peindre des femmes en accord avec elles-mêmes dans un environnement hostile.

Dans ce roman de l’intimité au cœur du secret du conflit, la vie est montrée à la juste hauteur des êtres, sans se cacher derrière le petit doigt, loin du collectif oppressant d’un univers explosif, dont résonne sans cesse la basse continue.

Muriel Steinmetz, L’Humanité

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