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La Belle de Casa


Qui a bien pu tuer Ichrak la belle, dans cette ruelle d’un quartier populaire de Casablanca ? Elle en agaçait plus d’un, cette effrontée aux courbes sublimes, fille sans père née d’une folle un peu sorcière, qui ne se laissait ni séduire ni importuner. Tous la convoitaient autant qu’ils la craignaient, sauf peut-être Sese, clandestin arrivé de Kinshasa depuis peu, devenu son ami et associé dans un business douteux. Escrocs de haut vol, brutes épaisses ou modestes roublards, les suspects ne manquent pas dans cette métropole du xxie siècle gouvernée comme les autres par l’argent, le sexe et le pouvoir. Et ce n’est pas l’infatigable Chergui, vent violent venu du désert pour secouer les palmiers, abraser les murs et assécher les larmes, qui va apaiser les esprits…

Avec sa lucidité acérée et son humour féroce, In Koli Jean Bofane dénonce la corruption immobilière, la précarité des migrants et la concupiscence masculine. Par son talent de conteur, son art du dialogue et des portraits, il bouscule joyeusement une réalité contemporaine tout à fait accablante – la truculence du désespoir.


« IL S’AGISSAIT D’EXAMINER UNE FÊLURE sur un récipient. Puis d’observer ce qui suinterait de celle-ci lorsqu’il y aurait pression. Une larme, du sang, un éclat de rire, un cri, une lumière… Les causes de la fêlure ne nous concernent pas, elles sont l’affaire du destin. Le lieu de l’expérimentation était crucial : les conditions y seraient poussées à l’extrême afin d’évaluer les capacités de résistance du contenant lorsqu’il tenterait de pallier ou de combler la faille imperceptible.
Il s’agissait de rester dans ce laboratoire du futur qu’est l’Afrique, Ifriqya. Là où le soleil a jadis été élevé au rang d’un dieu. Là où le xxie  siècle s’impose de façon totalitaire, contraignant plus qu’ailleurs les individus aux lois coercitives de la globalisation. Il fallait un contexte où les humains restent suspendus à chaque battement de leur cœur, à chacune de leurs respirations. Il fallait la violence du Changement climatique quand il tente d’empêcher Chergui* de franchir le détroit de Gibraltar. La bataille majeure pour le passage en force se déroulerait au-dessus de la métropole de Casablanca, ou ad Dar Al Bayda’, et le tumulte ainsi généré concourrait à bouleverser les âmes et les corps, apportant sa contribution à notre expérimentation.
Les êtres, maintenant : la belle et farouche Ichrak, fille sans père affrontant les bourrasques en elle et dans le quartier de la vieille médina à Derb Taliane ; sa mère, Zahira ; Sese, jeune Congolais débarqué fraîchement au Maroc, et ses amis migrants, Sénégalais, Camerounais et autres, arrivés là en même temps que les tempêtes de sable, en même temps que les vagues bondissantes de l’océan Atlantique ; le taciturne commissaire Moktar Daoudi, le voyou Nordine Guerrouj, la redoutée Farida Azzouz, épouse d’un Ahmed Cherkaoui bien empressé… Tous sont soumis à l’épreuve paroxystique de la fêlure. »

J. B.

août, 2018
11.50 x 21.70 cm
208 pages


ISBN : 978-2-330-10935-6
Prix indicatif : 19.00€



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Ce livre existe également en version numérique

Avec une langue luxuriante, Jean Bofane traite du couple Eros/Thanatos et lui administre une piqûre d’animisme en doublant la brutalité des hommes par la colère des éléments.

Xavier Flament, L’Écho

On comprend vite que le roman n'est pas un policier. Peu importe finalement le coupable. Le vrai responsable est le sujet du livre : c'est cette vie grouillante des bas quartiers de Casa où prolifèrent petits et grands escrocs, riches et miséreux. Une société marocaine où l'argent, le pouvoir et le sexe dominent et où les migrants chassés de partout tentent de survivre.

Guy Duplat, La Libre Belgique

En fait de "whodunnit", La Belle de Casa est un roman noir très réussi, où l’effervescente Casablanca fait figure de principale suspecte.

Guy Duplat, Le Monde des livres

Ce roman enlevé, teinté de tendresse et d'humour, met en scène, dans une atmosphère brûlante, la précarité de la vie, l'amour, la mort, l'amitié.

Les notes bibliographiques

Un roman noir où la poésie et l’humour ne sont jamais absents.

Hajar Bali, FASSL

Radiographie colorée d’un quartier populaire de Casablanca, ce récit dénonce aussi quelques travers de la société marocaine.

Jean-Paul Guéry, La tête en noir

In Koli Jean Bofane conte de sa plume cocasse la bouillonnante ville comme s'il y avait vécu, côtoyé ceux qui y vivent de rien et ces autres qui, à l'abri des vitres teintées des voitures de luxe, y échafaudent des plans immobiliers et meurtriers. Une ville où les puissants n'ont que faire du consentement et où les désirs, cupides ou luxurieux, doivent s'assouvir.

In Koli Jean Bofane conte de sa plume cocasse la bouillonnante ville comme s'il y avait vécu, côtoyé ceux qui y vivent de rien et ces autres qui, à l'abri des vitres teintées des voitures de luxe, y échafaudent des plans immobiliers et meurtriers. Une ville où les puissants n'ont que faire du consentement et où les désirs, cupides ou luxurieux, doivent s'assouvir.

Fadwa Miadi, Le Courrier de l’Atlas

Un récit caustique et sans concession.

Le journal de Chevilly Larue

Avec une langue bigarrée et musicale, In Koli Jean Bofane réussit ici le tour de force d’écrire en sous-texte la truculence du désespoir. Avec, en ligne de mire, le patriarcat, la migration, la mondialisation, la misère sociale et la concupiscence des possédants.

Houssam Hatim, TelQuel (Maroc)

Si de prime abord, le roman semble être un récit policier, il est en fait une comédie sociale dépeignant de nombreux maux africains, à savoir corruption, partage inégal des richesses et migration des peuples vers les contrées européennes. Une sorte de conte dépaysant avec cet humour irrésistible propre à la littérature africaine.

Yasmine Bidar, Le Huffington Post Maghreb

Un vrai tour de force.

Nicolas Naizy, Trends Tendances

La Belle de Casa se déguste comme une fable lumineuse, contée par un ami. À découvrir.

Rémi bonnet, La Montagne

Dans cette quête, au gré d’un dédale de ruelles et d’avenues empruntées, de quartiers et de cafés fréquentés, l’écrivain réinvente la magie de cette métropole, revisite sa mythologie romanesque.

Frédérique Briard, Marianne.net

Dans une langue sensuelle et drôle, mâtinée de dialectes marocains et kinois, l’écrivain congolais In Koli Jean Bofane offre au lecteur le récit palpitant, aux faux airs de polar, d’une ville et de ses habitants. Il déploie tout son talent de conteur lors de va-et-vient incessants et fluides entre le temps de l’enquête et la vie d’Ichrak la marocaine.

Rébecca Denantes, La Chronique d’Amnesty International

L’auteur de Mathématiques congolaises (2008) et de Congo Inc., le testament de Bismarck (2014), exporte sa prose hors de son pays natal et la soumet au bouillonnement d’une ville-monde en pleine mutation. Sous l’apparence d’une enquête policière, In Koli Jean Bofane dénonce la cohabitation tendue entre Marocains et candidats à l’émigration, la corruption immobilière et le statut de la femme au pays de Mohamed VI.

Hortense Volle, Pan African Music

Une fiction à la fois féroce et comique portée par une langue bigarrée et musicale.

Catherine Fruchon-Toussaint, « Littérature sans frontières », RFI

Par son talent de conteur, son art du dialogue et des portraits, son humour mordant et sa vision acérée, In Koli Jean Bofane rend distrayante et palpitante une réalité contemporaine souvent désespérante.

Emmanuelle George-Librairie Gwalarn (Lannion), Page des libraires

La Belle de Casa est un livre pétillant, aux couleurs chatoyantes, aux personnages vivaces, aux dialogues pleins de verve.

Jean-Claude Vantroyen, Le Soir

Un roman drolatique, mais néanmoins critique, dans lequel In Koli Jean Bofane brosse le portrait spéculaire d’une femme, la belle Ichrak, et de la ville où elle a vécu, Casablanca, en proie à la spéculation immobilière, aux arnaques sur le Net, à l’expulsion des petites gens et à la concupiscence des mâles.

Bernard Delcord, Lire est un plaisir

Entre les traumatismes enfouis, le racisme rampant et la vaste escroquerie immobilière qui se fomente, le drame n'est jamais bien loin, mais l'auteur le raconte avec humour, dans une langue mêlant les mots du rappeur Booba à la prose envoûtante de l'écrivaine Kaoutar Harchi, célébrant avant tout ta rage de vivre.

Anne Berthod, La Vie

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