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Nord-nord-ouest



Ils ont traversé la France en diagonale, de la frontière italienne à la Bretagne, et veulent quitter le pays au plus vite. Lucky et le Petit ont poussé comme des frères, à la vie à la mort, et s’en sont toujours sortis en se serrant les coudes. À Saint-Malo, une fille qui s’est entichée de Lucky dérègle leur routine. Le Petit la voudrait loin, ou bien plus près de lui.

L’idée est simple et folle : ils vont rallier l’Angleterre sur un voilier de plaisance. Ils ont grandi dans le calme bleu de la Méditerranée, ne connaissent pas grandchose de la mer, seule la Fille a naguère pris quelques cours de voile. D’ici deux jours, ils espèrent boire une Guinness dans un bar à marins de l’autre côté de la Manche. Une vie nouvelle pourra commencer…

Dans ce huis clos à ciel ouvert, la mer, mystérieuse étendue de beauté fourbe, confronte chacun aux deux autres et à ses propres cauchemars. La liberté et la peur, la solidarité et la solitude, la jeunesse et la destinée, tels sont les motifs de ce voyage incertain sublimé par une écriture au rythme précis, aux métaphores saisissantes, à la poésie vénéneuse.


“Vouloir écrire sur la mer, c’est chercher une petite place dans le foisonnement des livres qui ont été écrits sur elle. La démarche peut sembler déraisonnable, tant la bibliothèque est imposante. Quoi dire après Pierre Loti, Ernest Hemingway, Herman Melville, Joseph Conrad, Jack London, Édouard Peisson, Blaise Cendrars, Bernard Moitessier, Nikos Kavvadias, Nicholas Monsarrat ou Björn Larsson ? Des écrivains, des capitaines et des marins. Une mer plus écrite que je n’ai eu le mérite de la voir. Tempêtes, cyclones et naufrages lointains. Pourtant, le désir d’écrire “mon” livre de mer m’accompagne depuis mes premières lectures. Restait à savoir comment, et c’est un article de presse qui m’a offert le commencement de ce roman. Un simple fait divers, lu il y a des années de cela et gardé depuis bien au chaud dans un carnet de notes. À cette époque, je possédais avec des amis un petit voilier du côté de Saint-Malo. J’avais appris “dans la presse régionale qu’un autre voilier – je l’imaginai aussitôt semblable au nôtre – avait été volé non loin sur la côte et retrouvé en Irlande ou en Écosse (à présent, je n’en suis plus très sûr). Dans le bateau déserté, on avait repêché une sorte de carte. Un gribouillage sommaire, insuffisant pour naviguer où que ce soit. Le journal signalait les difficultés que rencontrait le propriétaire pour rapatrier son bien, sous-équipé pour affronter un territoire maritime réputé difficile. Deux lignes évoquaient les voleurs, probablement plus chanceux qu’expérimentés. L’article s’enhardissait à supposer qu’il s’agissait de fugitifs, ou de clandestins.
C’est leur voyage que j’ai tenté de reconstituer dans Nord-nord-ouest, en leur prêtant un voilier que je connaissais bien : le Slangevar. L’aventure pouvait enfin commencer.”

S. C.

janvier, 2015
11.50 x 21.70 cm
272 pages


ISBN : 978-2-330-03893-9
Prix indicatif : 20.00€



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Sylvain Coher réussit, par l'extrême précision de son lexique, à rendre émouvante, poétique et romanesque la description de gestes techniques, dont l'accomplissement se charge d'un enjeu très littéralement vital et métaphoriquement existentiel.

 

De roman en roman, l'écriture de Sylvain Coher court mais ne perd pas son cap. Et laisse dans son sillage la marque d'un univers romanesque aussi tourmenté que confiant dans les possibilités d'élargir sans cesse son horizon.

Florence Bouchy, Le Monde des Livres

Chez Sylvain Coher, la symphonie de l’océan devient terrain d’aventures ultramoderne, qui utilise comme ciment de l’épique une langue précise, humble, photographique. (…) En plaçant trois paumés sur un bateau, le romancier livre un road trip social qui renoue avec la grande tradition, celle qui, de Moby Dick à Martin Eden, envisageait la mer comme contrepoint, comme territoire des oubliés.

Romane Lafore, Transfuge

Avec Nord-nord-ouest, Sylvain Coher renoue avec la tradition des romans de mer, où la précision documentaire introduit à l’univers inconnu des grands mythes marins. (…) Il nous donne un roman où le mythe s’affirme comme la corde la plus tendue du réalisme. Embarquement immédiat.

Alain Nicolas, L’Humanité

Difficile de ranger Nord Nord Ouest dans une catégorie littéraire. Entre road movie embarqué sur un rafiot en pleine Manche, huis clos obsessionnel, et thriller imprévisible, Sylvain Coher signe là un roman original et haletant, que l’on vous conseille sans l’ombre d’un doute. (…) Avec la mer en plus, il y a du Russell Banks, à la manière de Sous le règne de Bone. Du Hubert Selby Junior aussi, façon Le Saule. Il y a aussi et surtout du style Sylvain Coher, personnel et vibrant.

Aline Mortamet, France 3 Bretagne

Un exercice très réussi, très poétique, une belle surprise de cette rentrée littéraire de janvier.

Benoît Balthy, Télénantes

Nord-nord-ouest emprunte le fantastique de Loti et le souffle de Melville. Avec une touche très contemporaine d’errance et d’étrangeté. Un Moby Dick dont la Bible serait L’Almanach du marin breton. Une belle odyssée d’écriture, aussi.

Daniel Morvan, Ouest-France

Un roman maritime des temps présents. (…) Je vous le recommande vivement.

Tewfik Hakem, France Culture, émission “Un autre jour est possible”

Sylvain Coher signe un très beau texte, entre le roman de mer digne d’un Conrad ou d’un Hemingway et l’aventure loufoque. Le suspense est très bien maintenu tout au long de l’intrigue, qui se lit – même sans connaissance nautique – d’une traite.

Brice Vauthier (librairie L’Étagère, Saint-Malo), Page des libraires

Sous la plume envoûtante de Sylvain Coher, les êtres comme les éléments ont toujours quelque chose d’inquiétant. Le beau devient subitement menaçant, le calme troublant. Après la moto et les charmes destructeurs de la vitesse dans Carénage, la mer ne pouvait que rejoindre la liste de ses héroïnes vénéneuses et imprévisibles.

Jeanne Ferney, La Croix

Entre fureur et beauté menaçante, par le biais d’une recherche lexicale fouillée, leurs états d’âme comme les humeurs versatiles de la mer, des vents et d’un voilier téméraire, mais malmené, sonnent particulièrement juste.

Béatrice Arvet, La Semaine de Nancy

Un récit initiatique tendu et oppressant.

François Montpezat, Dernières nouvelles d’Alsace

Le boat-trip improvisé prendra donc un tour épique, et nous sortirons de l’aventure enchantés d’avoir pu lire – enfin ! – un bon roman parlant de voile d’une façon crédible. (…) Le résultat est saisissant de réalisme : manœuvres improbables, ambiances glauques à l’intérieur, mal de mer, bricolages scabreux, on a l’impression d’y être ! (…) Pour ne rien gâter, le récit est servi par une écriture nerveuse qui maintient la pression et dont il ne faut guère plus d’une page ou deux pour apprivoiser la singularité.

Olivier Le Carrer, Voile magazine

Le récit de cette traversée, de l’expérience de dépouillement qu’elle implique, du lent mouvement de transfiguration qu’elle révèle, résonne d’une profonde et simple beauté.

Valérie Nigdélian-Fabre, Le Matricule des anges

Une langue vive et précise qui emporte tout sur son passage.

Xavier Debontride, Place publique

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