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Contes de l'indigène et du voyageur
Pour une banale histoire de bouteille introduite illicitement dans son restaurant, le jeune Alexandre Romani poignarde Alban Genevey au milieu d’une foule de touristes massés sur un port corse. Alban, étudiant dont les parents possèdent une résidence secondaire sur l’île, connaît son agresseur depuis l’enfance.
Dès lors, le narrateur, intimement lié aux Romani, remonte – comme on remonterait un fleuve et ses affluents – la ligne de vie des protagonistes et dessine les contours d’une dynastie de la bêtise et de la médiocrité.
Sur un fil tragicomique, dans une langue vibrante aux accents corrosifs, Jérôme Ferrari sonde la violence, saisit la douloureuse déception de n’être que soi-même et inaugure, avec la thématique du tourisme intensif, une réflexion nourrie sur l’altérité. Sur ce qui, dès le premier pas posé sur le rivage, corrompt la terre et le cœur des hommes.
août, 2024
13.50 x 22.30 cm
144 pages
ISBN : 978-2-330-19441-3
Prix indicatif : 17.80€
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- Rencontre à Marseille
C’est remarquablement bien écrit.
Une conversation traversée par l’ironie mordante du romancier.
La langue de Ferrari, à la fois littéraire et gorgée d'images, nous entraîne dans des méandres inattendus. Elle est parfois de miel, parfois de fiel, elle nous envoûte de bout en bout.
Un livre bref, tendu comme la corde d'un arc.
Caustique, Ferrari l'est plutôt deux fois qu'une. Mais la langue dans laquelle il écrit est vivante, drôle, jubilatoire. On sent d'ailleurs poindre dans ses textes des saillies à l'emporte-pièce, l'ivresse espiègle du bon mot, celle d'un auteur qui se surprend encore lui-même, à 56 ans.
Il y a quelque chose de miraculeux à ce que tous les tons et fils narratifs du roman s’imbriquent. Cela tient autant à l’écriture de Ferrari, d’une ampleur limpide, qu’à l’intelligence et la beauté avec lesquelles il décrit la bêtise et la laideur.
C'est acide, tragique, comique et moite. La lumière est rare chez Ferrari.
Dans son dernier roman, à la construction virtuose, Jérôme Ferrari, enchevêtre plusieurs récits, époques, points de vue, tournant tous autour d'un meurtre idiot, la bêtise ayant dans tout cela une place non négligeable, un meurtre pour une bouteille de vin consommée sous le manteau, dans un restaurant touristique. L'ironie, la cruauté, la paradoxale vitalité de la langue de Jérôme Ferrari se déploient plus ouvertement que jamais par la voix du narrateur qu'il choisit.
Dans un style superbe et avec un humour corrosif, Ferrari interroge l'inéluctable, les catastrophes annoncées. [...] Le livre évoque brillamment la confrontation des autochtones et des plaisanciers, révélant au passage la violence, l'avidité de l'époque et une certaine médiocrité générale.
De son désespoir impuissant s'écoule un humour corrosif des plus jouissifs.
Un grand styliste, j’ai adoré. Une plume d’une légèreté et d’une habileté incroyable.
Une histoire magnifiquement racontée.
II signe là un livre grave et léger, joueur et désabusé, plein de non-dits en attente de s'exprimer dans d'autres œuvres à venir.
Ce qui me renverse c’est l’intelligence et la beauté que l’auteur met pour décrire la stupidité et la laideur.
Si l'auteur du Principe voit ce roman comme un recueil de contes, il n'a rien perdu de sa verve percutante, drôle, tout en second degré goguenard et d'une richesse lexicale remarquable.
Un livre fort, avec une langue très belle, splendide, ciselée.
Une méditation profonde, hilarante et féroce sur les ravages du tourisme de masse. Autochtones et plaisanciers, alliés dans la valse de l’authentique, se livrent à une danse macabre.
C'est cruel. C'est drôle. Et c'est, bien entendu, écrit avec un vrai panache, pas celui qui écrase le lecteur mais qui le hisse, lui donne une hauteur. Nord Sentinelle, sous-titré Contes de l'indigène et du voyageur, est un premier marqueur de cette rentrée littéraire.
De retour au sommet de son art, Jérôme Ferrari donne à lire un roman puissant qui bouscule et donne matière à réfléchir. Le cahier d’un retour au pays natal.
Cette charge frontale, qu'il redouble d'une vindicte insistante contre le tourisme de masse, Jérôme Ferrari, Prix Goncourt 2012, la nuance par une fine analyse de « l’auto-folklore insulaire » - j'ai nommé cette tendance locale à mettre en scène les clichés que les « autres » s'attendent à découvrir sur place. [...] Une rage qui fait le sel d'un roman marchant avec obstination à contre-courant.