Orient

Un style vénéneux et désolé qui n’appartient qu’à lui : « je suis sorti en courant comme si j’arrivais en retard à la projection d’un film sur ma vie. » Avec Llop, on voudrait que le cinéma soit permanent. 

Orient superpose dans une mise en abîme sépia, drue, métabolique l’histoire littéraire de l’écriture de l’Amour sur celle du narrateur. Ainsi d’hier à aujourd’hui, les textes d’Ovide, ceux des troubadours, d’Ernst Jünger, de Rilke, d’Ian Fleming, l’auteur de James Bond, s’invaginent au récit des amours tumultueuses de ses propres parents et la relation adultère qu’il engage avec une de ses étudiantes. 

Comme Modiano auquel on le compare parfois, Llop explore les ombres portées des secrets et des disparitions. L’inavouable est son climat. II en résulte un récit crépusculaire et raffiné. Une gourmandise de fin lettré. 

Roman autant qu'essai sur les surprises de l'amour et du désir, Orient confirme le Majorquin José Carlos Llop comme l'un des grands écrivains de notre époque.

Bonheur de retrouver la prose discrète et élégante de l'écrivain majorquin José Carlos Llop, dans un récit moins placé sous le signe de Modiano (comme souvent) que de Stendhal et d'Ovide.

En définitive, au terme d’une belle écriture et d’une quête palpitante autant que discordante, on est en droit de dire que la passion amoureuse, c’est un peu le Bazar et nous voilà bien en Orient.

Avec Orient, José Carlos Llop nous offre une somptueuse méditation sur l’amour. Fort d’une longue familiarité avec l’œuvre de l’auteur majorquin, Edmond Raillard restitue magnifiquement son écriture luxuriante.

José Carlos Llop signe ainsi un éblouissant traité sur le sentiment amoureux, la mémoire, les relations personnelles et les livres et nous invite à retrouver l’Orient comme symbole de l’érotisme et de la passion amoureuse perdus.