Stasiuk, chef de file de la littérature polonaise, nous entraîne à l’époque de sa jeunesse révoltée : ambiance rock’n’roll garantie. Musique, littérature, alcool – la venue à l’écriture de l’auteur se fait en opposition à la déprime d’un quotidien socialiste. Il est entouré de personnages hauts en couleur, eux aussi sur le chemin de la rébellion. L’histoire est en marche, les événements se précipitent : service militaire, désertion, prison, état de siège, clandestinité… Écrite d’un seul souffle, cette confession iconoclaste se moque de tout, et d’abord de Stasiuk lui-même.
avril, 2013
10.00 x 19.00 cm
208 pages
ISBN : 978-2-330-01769-9
Prix indicatif : 21.50€
Où trouver ce livre ?
Ce livre existe également en version numérique
On goûte plutôt chaque page du texte d'un styliste précis et souple qui avait compris que sa vie d'alors ne se composait pas d'idées et de sentiments, mais d'évènements. Une vie dont il rend compte avec le recul, sans pathos ni effet, mais avec panache.
Le charme de Stasiuk est là, et en lisant ce récit on comprendra d'où il vient, comment il s'est construit.
Il ne resiste pas par la raison mais par l'inertie ou la désinvolture. Et pour les vrais crétins qui le tapent ou l'enferment, ces états ou attitudes sont déstabilisants. Pour le lecteur beaucoup moins, qui se régale aux anecdotes et aux portraits.
Au fil d'une prose sèche et rythmée, ce récit autobiographique décline souvenirs et amis, alterne instantanés communistes et plongées intérieures : mille vies avortées, négligées et pourtant intenses.
Pourquoi je suis devenu écrivain est un texte roboratif. (....) Et à force de courir contre l'immobilisme promis, la désespérance organisée, de faire les quatre cents coups, d'en recevoir autant, une conscience vient, la nécessité d'une lutte, la pratique d'un clandestinité, tous ces petits exploits, coups de force gratuits, trouveront place dans l'Histoire, comme la plupart des héros malgré eux, hauts en couleur.
Qu'est-ce que c'était bien ! A la fin, le narrateur grimpe en haut d'une grue qui domine la ville. L'avenir est à lui. La suite est prévue. On piaffe.
Délicieuse et stimulante chronique d'un état d'esprit révolu, quand l'autonomie individuelle naissait d'une astreinte collective, avant que la liberté générale n'aboutisse aux égo asservis…