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Capitalisme et changement climatique
Oubliez tout ce que vous croyez savoir sur le réchauffement climatique. La «vérité qui dérange» ne tient pas aux gaz à effet de serre, la voici : notre modèle économique est en guerre contre la vie sur Terre.
Au-delà de la crise écologique, c’est bien une crise existentielle qui est en jeu – celle d’une humanité défendant à corps perdu un mode de vie qui la mène à sa perte. Pourtant, prise à rebours, cette crise pourrait bien ouvrir la voie à une transformation sociale radicale susceptible de faire advenir un monde non seulement habitable, mais aussi plus juste.
On nous a dit que le marché allait nous sauver, alors que notre dépendance au profit et à la croissance nous fait sombrer chaque jour davantage. On nous a dit qu’il était impossible de sortir des combustibles fossiles, alors que nous savons exactement comment nous y prendre – il suffit d’enfreindre toutes les règles du libre marché : brider le pouvoir des entreprises, reconstruire les économies locales et refonder nos démocraties. On nous a aussi dit que l’humanité était par trop avide pour relever un tel défi. En fait, partout dans le monde, des luttes contre l’extraction effrénée des ressources ont déjà abouti et posé les jalons de l’économie à venir.
Naomi Klein soutient ici que le changement climatique est un appel au réveil civilisationnel, un puissant message livré dans la langue des incendies, des inondations, des tempêtes et des sécheresses.
Nous n’avons plus beaucoup de temps devant nous.
L’alternative est simple : changer... ou disparaître.
Tant par l’urgence du sujet traité que par l’ampleur de la recherche effectuée, l’auteur de «No Logo» et de «La Stratégie du choc» signe ici son livre le plus important à ce jour.
mars, 2015
14.50 x 24.00 cm
640 pages
ISBN : 978-2-330-04784-9
Prix indicatif : 24.80€
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ExxonMobil, BP, Shell et les autres géants des énergies fossiles ont déjà déclaré la guerre à la planète, et à l’Humanité !(…) Je crois dans la force des mouvements sociaux pour faire pression sur nos gouvernants, dénoncer la corruption qui gangrène les négociations [sur le climat]
Le changement climatique représente pour ceux que [Naomi Klein] appelle les « fondamentalistes du marché » une terrible menace. (…) Comment continuer à « vilipender l’action collective, dénigrer le secteur public et pourfendre toute réglementation des marchés ? » Voilà qui est « fondamentalement inconciliable avec la résolution d’une crise qui réclame justement une mobilisation collective sans précédent et une répression spectaculaire des forces du marché, ces dernières étant aussi responsables de la crise que de son aggravation. »
Rassembler largement autour d’un diagnostic aussi écrasant — bien qu’émaillé de nombreuses perspectives optimistes — n’est pas évident. Le secret est peut-être dans la démarche de ma journaliste canadienne : jeter des ponts entre les disciplines, placer l’exactitude factuelle au-dessus de présupposés idéologiques, montrer l’intrication du global et du local, illustrer l’universel par l’intime. Et mêler les genres en faisant alterner dans ses livres, le reportage, le traité académique, le témoignage ou le pamphlet.
(…) Cette faculté à mettre en relation des savoirs ou des phénomène sociaux épars , à les rassembler pour leur donner du sens est la clef de l’œuvre de Naomi Klein
Tout peut changer retisse les liens entre divers mouvements de résistance. Ceux qui luttent contre le changement climatique et le pillage des ressources planétaires ; ceux qui combattent les inégalités sociales ; ceux qui s'attaquent aux excès du capitalisme ; ceux qui se soucient de la solidarité entre le Nord et le Sud.
Avec sa somme documentée - un pavé de plus de 600 pages -, Naomi Klein envoie un nouveau signal d'alarme à quelques mois de la décisive Conférence de Paris sur les changements climatiques, en décembre. Selon certains experts, le temps presse. La fenêtre pour amorcer l'objectif d'une limitation de 2 °C de réchauffement d'ici à la fin du siècle pourrait se fermer dans deux ans. Peu suspecte d'écologisme forcené, la société d'audit Pricewaterhousecoopers prévoit plutôt une hausse de 4 à 6 °C sur la période et des entreprises d'armement conseillent d'envisager une production en hausse dans les prochaines décennies en raison des troubles climatiques. «Tout peut changer», mais il faut faire vite.
Naomi Klein réussit là ou tant de vedettes du gauchisme universitaire ont échoué : démontrer au cas par cas que la dévastation accomplie par le néoliberalisme pendant trois décennies contre l'écosystème s'applique de façon quasi symétrique contre la société civile. Mais Klein ne fait pas que dénoncer avec une précision d’acupuncteur, elle propose de très nombreuses solutions sensées appuicables ici et maintenant, basées sur les victoires déjà obtenues par les populations sur le terrain à travers toute la planète.
Les livres environnementaux ne s'intéressent en général qu'à l'aspect écologique de cette crise. Ce n'est pas mon approche. Si vous élargissez votre champ de vision, vous constatez que jamais dans l'Histoire le capitalisme n'a produit autant d'austérité, de chômage, d’inégalités (…) je veux faire un lien entre la crise climatique et la crise économique et sociale.
Si l'activiste canadienne n'était que procureure, son essai aurait un intérêt limité. Or, celui-ci fourmille de propositions résumées en une idée générique « une réorganisation vigoureuse de la gestion des biens communs ». Autrefois, dans les mines de charbon, c'est le canari qui en présentant des signes de suffocation, avertissait de l’imminence d'un danger. Aujourd'hui c'est Naomi Klein qui s'en charge. Avec nettement plus de souffle.
C'est ainsi : égérie de la gauche contestataire depuis la parution de ses deux manifestes best-sellers (No Logo et La Stratégie du choc, publiés respectivement en 2002 et 2008 chez Actes Sud), Naomi Klein est une warrior. Mais une warrior courtoise, méthodique, optimiste et inclassable. A la fois intellectuelle, militante, reporter, elle s'émancipe des definitions comme des réflexes partisans. Ainsi, Tout peut changer ne se prive pas de dénoncer l'indulgence de certaines organisations environnementales à l'égard des pollueurs.