Nikita, qui s’évanouit à tout bout de champ comme le prince Mychkine de L’Idiot, ne peut oublier Iassia, son amour de jeunesse, cheveux multicolores, poétesse déjantée qui fi nira sexy model. Il parcourt la Russie en train et croise toute une humanité – une vendeuse à la sauvette et ses deux enfants, une réfugiée de Groznyi, un philosophe, un membre de la police secrète, un travelo, des gentils, des méchants… et même un prêtre président de kolkhoze.
Quand les amis de notre héros lui demandent : “Pourquoi chercher la Russie, puisqu’elle est en toi ?”, il ne sait que répondre et continue sa fuite en avant, comme s’il voulait se fondre dans cet univers matriciel.
“Que faire” face au malheur russe ? La grande question devient chez lui une obsession : “Que faire pour qui, pour tous, pour chacun ?” Il fait beaucoup, écoute beaucoup. Et quand des retraités révoltés décident de partir à pied en cortège de Saint-Pétersbourg à Mos cou pour protester contre leurs conditions de vie, Nikita se met à leur service jusqu’à affronter la police anti-émeute. Impossible pourtant, durant tout ce voyage, de sombrer défi nitivement dans la mélancolie car, de tunnel en tun nel, la lumière réapparaît tout comme l’humour et l’amour.
Ce court roman, écrit à vingt-trois ans, a été salué, avec le San’kia de Zakhar Prilépine, comme l’annonce d’une nouvelle littérature russe venue de jeunes gens en colère, une littérature qui, dans ce beau pays, fut souvent prémonitoire.
Natalia Klioutchareva, née à Perm en 1981, a été journaliste à la télévision de Iaroslavl avant de s’installer à Moscou où elle travaille dans un groupe de presse. Auteur d’un recueil de poésie remarqué, «Belie pionneri», elle a par ailleurs reçu, en 2007, le prix Youri Kazakov pour une de ses nouvelles. «Un train nommé Russie», son premier roman, avait fait l’objet d’une prépublication dans la prestigieuse revue Novy Mir.
septembre, 2009
11.50 x 21.70 cm
192 pages
ISBN : 978-2-7427-8540-7
Prix indicatif : 19.20€
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