Siri Hustvedt, ?dèle à son engagement envers la cause des femmes, analyse ici la nature et les implications du regard, bien souvent manipulateur, voire prédateur, que les artistes de sexe masculin tendent à poser sur les femmes (qu’elles soient “simples” modèles ou elles-mêmes artistes). Mais elle s’attache surtout à identi?er les partis pris, conscients et inconscients, qui a?ectent notre manière de juger l’art, la littérature et le monde en général.
Convoquant entre autres les œuvres de Picasso, De Kooning, Max Beckmann, Je? Koons, Robert Mapplethorpe, en passant par Pedro Almodóvar, Wim Wenders, Louise Bourgeois ou Emily Dickinson, l’auteur d’«Un monde ?amboyant »développe une ré?exion sur l’art dans ses rapports avec la perception ; elle interroge la façon dont nous évaluons la notion de créativité et montre que les critères d’appréciation se modi?ent constamment dès lors que nous nous déplaçons d’une culture à une autre ou d’une période de l’histoire à la suivante – alors même que d’aucuns prétendent que tout art digne de ce nom relève de critères tout à la fois universels, intemporels et quasi immuables.
S’insurgeant contre un tel postulat, Siri Hustvedt, respectueuse de l’éthique intellectuelle dont elle a toujours fait preuve en tant qu’essayiste, privilégie les questions par rapport aux réponses et se montre avant tout soucieuse d’ouvrir des espaces de libre discussion, invitant le lecteur à adopter divers angles d’approche, comme pour mieux lui laisser le choix ultime de celui qu’il fera sien..
février, 2019
13.50 x 21.50 cm
240 pages
ISBN : 978-2-330-11904-1
Prix indicatif : 21.50€
Où trouver ce livre ?
Ce livre existe également en version numérique
Ce qu’illustrent ces pages sur les relations hommes-femmes, c’est la guerre des sexes qui s'immisce jusqu’au cœur de la création: l’art n’est pas «l’application d’un canon de beauté, mais ce que l’instinct et le cerveau peuvent concevoir
indépendamment du canon» (Picasso). Se fondant sur ce que les hommes peintres disent eux-mêmes de leur travail, Siri Hustvedt invite, non pas à séparer le contenu de la forme, mais à noter au contraire que ces peintres «relient tous leur art au sentiment ». Et à accepter qu'émotions et raison se mélangent dans l’acte de peindre ou de sculpter.